Découvrez dans cet article tout l’intérêt de la fabrication de compost, comment se forme cette matière si précieuse et comment vous pouvez procéder pour faire le vôtre à la maison. Techniques, matériels, déchets compostables ou non, on vous donne tous les conseils nécessaires pour vous y mettre !

Qu’est-ce que le compost ?
Le compost est le produit issu de la dégradation des déchets organiques, processus lui-même appelé le compostage. Ce processus se déroule en plusieurs étapes et reproduit à peu de choses près ce qu’il se passe en milieu naturel, notamment en forêt, où la matière obtenue se nomme alors l’humus. Le compost, comme ce dernier, a la particularité d’être très riche en nutriments assimilables par les végétaux. On produit le compost avec les déchets alimentaires et les déchets de jardin.
Pourquoi faire du compost ?
Le compostage a deux intérêts principaux :
1) La réduction des déchets ménagers
Dans la poubelle d’une famille disons « classique », environ 25% des déchets sont des déchets alimentaires, c’est-à-dire soit des éléments retirés avant consommation, comme des épluchures de légumes, soit des restes qui n’ont pas été consommés. En les jetant dans la poubelle des ordures ménagères, avec les déchets non recyclables, on les destine à l’incinération ou à l’enfouissement. Dans la mesure où ceux-ci sont recyclables et présentent un intérêt important, il est largement préférable de les trier dans un bac à part, que cela soit à la maison ou dans un bac de tri communal.
2) La fabrication d’un amendement de qualité
Tout l’intérêt du compost réside dans sa composition. Au terme du processus de décomposition et transformation de la matière organique, on obtient une sorte de terreau particulièrement riche en nutriments, qui va constituer un engrais de premier choix et qui plus est, naturel. Il est même parfois appelé « or noir ». Celui-ci pourra par la suite être utilisé au jardin, notamment dans une démarche de permaculture, ou même servir pour des plantes en pots. Dans un cas comme dans l’autre, il sera préférable de le mélanger à de la terre pour éviter de brûler les racines.
Comment se fabrique le compost ?
Pour faire du compost, on mélange des matières organiques, végétales ou animales. Celles-ci vont donc se dégrader à plus ou moins long terme, en présence de chaleur, d’oxygène et d’humidité et grâce à de nombreux petits animaux et micro-organismes. Insectes, vers, champignons, cloportes ou encore bactéries interviennent à des stades différents en mangeant en quelque sorte les biodéchets et en les transformant peu à peu. Les bactéries interviennent les premières, se nourrissant principalement du sucre des déchets et faisant monter la température, ce qui provoque l’évaporation de l’eau et donc la diminution du volume du tas. Puis les champignons recouvrent le contenu du tas de mycélium, ce qui va avoir pour conséquence la décomposition des matières végétales comme les feuilles ou le bois. Divers types de vers, de larves et d’insectes vont ensuite puiser dans le contenu du tas les éléments qui les intéressent, décomposant de plus en plus finement, rejetant d’autres matières intéressantes et aérant le compost.
Quelles sont les différentes méthodes de compostage ?
Il n’y a pas qu’une seule façon de procéder pour composter ses déchets. A vrai dire, à peu près tout le monde peut composter chez lui, à son échelle. Et pour ceux qui ne le souhaitent pas, il est possible d’amener ses biodéchets dans des composteurs communaux prévus à cet effet, puisque depuis le 1er janvier 2024 leur tri à la source est devenu obligatoire et les collectivités doivent mettre en place des bacs de collecte. Pour ceux qui peuvent et veulent mettre en place un système de compostage à domicile, plusieurs solutions s’offrent à vous.

Le compostage en tas
Ici, même pas besoin de matériel. Il suffit d’un coin de terrain sur lequel vous entasserez simplement les déchets à découvert. Cela peut être contre la clôture, derrière la serre tunnel, simplement au milieu du potager, peu importe. Cette méthode à l’avantage d’être très simple et de ne rien coûter. Les déchets ne manquent ni d’air ni d’oxygène, mais ils peuvent parfois être trop humides dans la mesure où ils sont arrosés dès qu’il pleut.
Le compostage en bac
Au lieu de faire son tas à découvert, on le fait cette fois dans un bac, qui soit dit en passant n’est pas vraiment un bac puisqu’il ne possède pas de fond. Le tas de déchets est donc caché, ce qui en fait une solution plus esthétique. Les bacs possèdent le plus souvent un couvercle, qui empêche la pluie de tremper l’intérieur, et le fait que ce soit fermé permet une montée en température plus importante. Certains bacs de collecte collectifs sont installés sur une dalle béton pour des questions d’hygiène, ce qui est une aberration étant donné que le contact avec le sol est alors inexistant.
Le lombricompostage
A ce stade vous pensez peut-être encore que, vivant en appartement, il est impossible de composter vos déchets. C’est que vous n’avez pas encore entendu parler du lombricompostage. Le terme provient de compostage et de lombrics, car le système consiste en une boîte à plusieurs étages hébergeant des vers de terre qui vont faire tout le travail. Un lombricomposteur peut être installé sur un balcon, sur une terrasse, ou même sur le plan de travail de la cuisine car contrairement à ce que l’on pourrait penser, le processus s’il est bien mené ne cause pas d’odeurs.
Le bokashi
Le bokashi est un système spécifiquement conçu pour pouvoir composter en appartement. Il permet d’obtenir à la fois un jus servant d’engrais liquide (dilué à 1%) ou de produit d’entretien pour canalisations, et un compost solide. Il s’utilise avec une poudre de micro-organismes qui aide au processus.
Il existe même des appareils capables de réduire en quelques heures vos biodéchets en une poudre grossière utilisable directement.
Quel matériel est nécessaire pour faire du compost ?
Une fois que vous avez trouvé la méthode qui correspond le mieux à votre mode de vie et à vos possibilités, il vous faut vous procurer le matériel (sauf dans le cas du compostage en tas qui, rappelons-le, ne nécessite aucun matériel). Que vous optiez pour le compostage en bac, fermé ou ouvert, le lombricompostage, ou même le bokashi, vous pouvez acheter l’équipement nécessaire ou le fabriquer vous-même. Un bac à compost peut être en bois ou en plastique. La première option est plus esthétique et assure une bonne isolation, mais la deuxième durera plus longtemps. Si vous le fabriquez vous-même, veillez à y inclure des ouvertures car l’aération est essentielle.
Que peut-on composter ?
On peut placer dans son bac à compost à peu près toutes les matières organiques, à quelques exceptions près.
- les déchets de cuisine : les épluchures des fruits et des légumes, les fruits et les légumes trop vieux ou abîmés, les restes de cuisine, le pain, les croûtes de fromage, les coquilles d’œufs et d’huîtres, le café, le thé, mais pas les déchets d’origine animale comme la viande, le poisson et les fruits de mer, et le lait, pas les oignons et l’ail ni les graisses ;
- certains déchets ménagers biodégradables : les sacs et serviettes en papier, mouchoirs et essuie-tout, le carton, les sachets de thé et de café, et les litières d’animaux s’ils sont herbivores ;
- les déchets du jardin : les feuilles mortes, résidus de plantes non touchées par la maladie (fleurs, arbustes, tailles de haie…), les mauvaises herbes non grainées, ainsi que les tontes de gazon. A noter que ces déchets verts peuvent aussi être utilisés en paillis potager, directement sur vos cultures.
Il est préférable de couper en petits morceaux les déchets avant de les verser dans le bac à compost, ainsi la décomposition sera facilitée.

Combien de temps faut-il pour que le compost soit prêt ?
Il faut du temps pour que le compost soit assez mûr pour être utilisé au jardin. Il peut être employé au bout de 6 mois mais ne sera peut-être qu’à moitié mûr. Dans ce cas, il fera un bon paillage nutritif. Lorsque le compost est prêt, il ressemble à du terreau bien noir et fin. Il ne reste plus aucun déchet identifiable et une odeur de terre de forêt s’en dégage.
Comment procéder ?
Il ne suffit pas d’entasser les déchets dans un bac pour créer du compost. Il y a quelques règles importantes à respecter :
- les proportions de carbone et d’azote : certains déchets sont riches en azote (on parle de déchets verts) comme les épluchures, les restes alimentaires ou l’herbe fraîche, et d’autres sont riches en carbone (déchets bruns) comme les feuilles mortes, l’essuie-tout ou encore les brindilles. Il faut alterner les deux types de déchets afin d’arriver à un bon équilibre ;
- une humidité suffisante : sans humidité les micro-organismes ne survivront pas. Alternez entre déchets humides et déchets secs permet d’apporter de l’humidité dans le compost ;
- une bonne aération : l’oxygène étant indispensable au processus, il faut brasser régulièrement le contenu, surtout au début, pour s’assurer qu’il y en ait suffisamment.
Le compost est un produit naturel très utile qui permet d’optimiser la croissance des plantes sans utiliser d’engrais chimiques et en recyclant par la même occasion une bonne partie de nos déchets. Il serait donc dommage de ne pas profiter de ce processus, d’autant plus qu’il est réalisable partout, et d’une simplicité à la portée de n’importe qui. Choisissez la solution qui vous correspond, retenez les quelques règles importantes, et lancez-vous !
Alexis Tonneau
Alexis, cinquième génération à la barre de Les Serres Tonneau depuis 2021, incarne l'innovation au sein d'une tradition familiale débutée en 1962. Formé en ingénierie, avec un parcours enrichi dans la cosmétique et la chimie de l'emballage, il a choisi de poursuivre l'œuvre de sa famille en embrassant les défis du jardinage moderne. Passionné par le lien entre l'homme et la nature, Alexis voit le jardinage comme un acte de pleine conscience, un moyen de ralentir et de se reconnecter à soi dans un monde rapide.
Sous sa direction, Les Serres Tonneau promeut une vision du jardinage durable, rejetant la surconsommation pour des serres simples, efficaces, et écologiques. Alexis défend la permaculture et l'agroécologie, envisageant un avenir où culture et jardinage riment avec respect de l'environnement.
À travers ses écrits, il partage sa conviction que des pratiques durables peuvent transformer notre relation à la terre, encourageant chaque jardinier à adopter une approche plus consciente et respectueuse. Alexis aspire à inspirer une nouvelle génération de jardiniers, guidés par les principes de durabilité et d'innovation, pour cultiver un avenir plus vert pour notre planète.