Sans eau, pas de vie. Pas d’humains, pas d’animaux, et pas non plus de végétaux. Mais l’eau est un bien qui tend à devenir de plus en plus précieux, or des milliards et des milliards de litres sont consommés chaque année dans notre pays et encore plus dans le monde. Le domaine agricole étant le premier consommateur d’eau en France, loin devant l’industrie et l’utilisation dans les centrales, il est pertinent de se demander ce qui consomme le plus, que ce soit en agriculture intensive ou à notre propre échelle.  

Quelle consommation d’eau par culture dans l’agriculture intensive ?

Lorsque se pose la question de savoir quelles cultures consomment le plus d’eau, viennent forcément à l’esprit les immenses champs de production de céréales que l’on peut trouver dans les campagnes, le long des autoroutes… Les précipitations n’étant pas suffisantes dans notre pays pour assurer la croissance et le développement de la plupart des cultures, l’irrigation est indispensable si l’on veut une production efficace. En 2020, plus de 3 milliards de m3 d’eau ont été utilisés pour l’irrigation des parcelles agricoles, ce qui représente 1,8 million d’hectares de terres. Presque deux tiers de cette quantité d’eau se répartissent entre le maïs, le blé, les légumes frais, les fraises et les melons. Si les besoins en eau diffèrent selon les espèces végétales, ils peuvent aussi varier en fonction des variétés, de leur stade de développement, de la localisation des parcelles qui influence le milieu climatique, des périodes de culture, ou encore du type de sol. En France, des calculs ont été effectués sur près d’une vingtaine d’années en se basant sur les pratiques de différents agriculteurs dans différents lieux et avec différents périodes de semis. Ils permettent l’obtention de données concrètes et précises que l’on exprime en millimètres, sachant qu’un millimètre d’eau représente 10 m3 par hectare. 

Par exemple, sur l’ensemble de leur cycle et sans subir de stress hydrique, les consommations d’eau sont de :

- 350 à 550 mm pour le blé, tendre ou dur, s’il est semé en hiver ;

- 220 à 350 mm pour l’orge de printemps (son cycle est plus court que celui du blé) ;

- 300 à 500 mm pour la pomme de terre ;

- 350 à 500 mm pour le sorgho ;

- 450 à 600 mm pour le maïs.  

Les besoins en eau chez les particuliers

Les cultures effectuées par les particuliers, qu’il s’agisse de plantes ornementales, de potagers avec fruits et légumes, de cultures diverses sous serre de jardin, de vergers, consomment également de l’eau, bien qu’en quantité moindre par rapport à l’agriculture intensive. Connaître avant de semer ou planter la consommation moyenne d’une plante, d’un légume ou d’un arbuste peut orienter votre choix vers telle ou telle culture afin de réaliser des économies, à la fois d’eau mais aussi d’énergie, puisque vous arroserez moins souvent. 

Certaines espèces consomment tellement d’eau que d’un point de vue financier, il n’est pas pertinent de les cultiver dans son jardin. En effet, le coût de l’eau est plus important que la somme économisée par la production de ses propres légumes. Et en plus de ne pas être rentables, ces cultures ne sont pas écologiques, utiliser d’énormes quantités d’eau n’étant pas vraiment favorables à l’environnement. Par ailleurs, s’il y a des épisodes de sécheresse, ces cultures seront les plus touchées par le manque d’eau.  

Dans les cultures les plus intéressantes, on trouve notamment les radis (mais de leur consommation d’eau dépendra leur piquant), les betteraves, l’ail et les carottes. Leurs besoins sont si faibles que l’eau provenant des précipitations leur suffit généralement. Les légumes d’été comme les concombres et les tomates, la famille des courges, les aubergines, les piments, les melons et les pastèques, nécessitent beaucoup d’eau (plusieurs centaines de litres d’eau sur tout le cycle de la plante par kilo de production final), surtout en période de formation des fruits. Il en va de même pour tous les choux, les salades ou encore le maïs. D’autres comme l’avocat ou les asperges, en consomment encore davantage (plus de 1 000 litres par kilo). Les agrumes sont également gourmands en eau qui leur permet de devenir bien juteux. Enfin, les amandes sont assez peu cultivées par les particuliers mais elles sont championnes en la matière : jusqu’à 15 000 litres d’eau pour 1 kg de fruits. 

Les ressources en eau

Les besoins en matière de consommation d’eau ne sont pas forcément les besoins en matière d’irrigation. Une espèce qui a des besoins très faibles nécessite généralement une irrigation nulle, car la pluie suffit à les couvrir. En réalité, de nombreux paramètres rentrent en ligne de compte. Pour une culture donnée pour laquelle vous avez étudié les besoins en eau, les besoins en irrigation vont dépendre bien sûr du volume des précipitations dans votre zone, mais aussi du ruissellement, et du type de sol et de sa capacité de drainage. En effet, toute l’eau qui tombe du ciel n’est pas forcément absorbée par les cultures, qui peuvent être arrosées sans être nécessairement bien irriguées. L’eau peut couler vers un point situé plus bas, d’autant plus si la terre est dure et ne l’assimile pas assez vite. Les remontées capillaires peuvent également influer sur les besoins en eau, les végétaux étant capables de faire remonter l’eau située plus ou moins profondément dans le sol, notamment en présence de nappes phréatiques ou de cours d’eau souterrains. L’évapotranspiration, c'est-à-dire l’évaporation de l’eau par transpiration de la plante via ses feuilles va, elle, lui faire perdre une quantité plus ou moins importante qu’il lui faudra compenser. 

Choisir le bon système d’arrosage

Installer un système d’arrosage et d’irrigation adapté à chaque culture est vivement conseillé pour limiter sa consommation d’eau par culture. Disposer d’un grand potager diversifié et arroser toutes ses cultures de la même manière n’est vraiment pas conseillé. L’irrigation idéale des salades est très différente de celle des tomates, elle-même très éloignée de celle des radis, que ce soit en terme de volume, de fréquence ou de procédé. La gestion de votre arrosage est donc un point crucial pour la consommation d’eau. Le plus classique et le plus économique en terme de matériel reste l’arrosage manuel, ne nécessitant qu’un arrosoir, sur lequel on peut ajouter une pomme pour un arrosage en pluie. En vous équipant d’un tuyau d’arrosage assez long, il est possible d’arroser directement via celui-ci, notamment avec un pistolet qui permet de choisir le débit et le type de pulvérisation (jet, brume, douche, cône…). Le plus par rapport à un arrosoir est le fait d’avoir l’eau à disposition sur place sans avoir besoin d’aller la chercher de nombreuses fois au robinet. Parmi les systèmes d’irrigation automatiques, il existe les circuits de tuyaux auxquels sont raccordés des arroseurs qui peuvent distribuer l’eau au goutte-à-goutte, par brumisation ou par micro aspersion, ou des tuyaux poreux posés au sol ou enterrés. On peut aussi mettre en place un arrosage qui sera automatique à l’aide de simples bouteilles en plastique, ou grâce à des oyas, récipients en terre cuite enterrés. 

Comment réduire la consommation d’eau par culture ?

Pour ce qui est des jardins des particuliers, il existe plusieurs astuces pour limiter les besoins en eau des cultures. L’application de paillis sur toutes les surfaces de culture limite l’évaporation de l’eau contenue dans les sols. Quant au fait d’arroser tôt le matin, il évite les températures trop chaudes et donc les pertes en eau. 

La consommation d’eau par culture varie fortement suivant les espèces, mais aussi suivant la zone géographique. Exploiter les ressources en eau intelligemment et adopter des comportements d’agriculture responsable, à petite ou à grande échelle, est essentiel pour préserver ce bien précieux. 

Léa Modave

Léa, Responsable E-commerce et Marketing digital chez Les Serres Tonneau depuis 2024, puise son expertise dans une longue tradition familiale de floriculture. Issue d’une famille de passionnés de nature, elle a grandi entourée de serres et de jardins. Ses grands-parents, floriculteurs depuis des générations, lui ont transmis l’amour des plantes et le respect de la terre. En travaillant plusieurs années dans le domaine des fleurs, Léa a perfectionné son savoir-faire en horticulture et s’est engagée dans une approche respectueuse de l’environnement.

Aujourd’hui, elle allie tradition et modernité, en mettant son expertise florale au service du e-commerce des Serres Tonneau pour offrir des solutions de jardinage durables. Léa défend une vision du jardinage simple, éthique, et en harmonie avec la nature. À travers ses articles, elle partage sa passion pour la nature et promeut des pratiques durables qui encouragent chacun à se reconnecter à la terre.

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