Cultiver des fruits, des légumes, des plantes, c’est placer une graine ou un plant dans le sol et lui apporter ensuite tout ce dont il a besoin pour une croissance optimale. Bien sûr, on peut cultiver dans des contenants emplis de terre et recréer ainsi les conditions présentes dans le sol. Mais savez-vous qu’il existe un autre type de culture dans laquelle la terre n’est pas nécessaire ? Nous allons vous expliquer le principe de la culture hors sol en hydroponie.

Qu’appelle-t-on la culture hors sol ?
Pas besoin d’aller chercher bien loin : la culture hors sol est le fait de cultiver ailleurs que dans le sol. Mais si on ne cultive pas dans le sol, alors où peut-on bien cultiver ? En fait, c’est un système de culture où les racines ne sont pas en contact avec le sol, le substrat naturel sur lequel on marche. Mais les plantations peuvent se trouver aussi bien :
- en terre dans un bac potager, un pot, une jardinière, qui possède un fond et donc qui, même s’il est posé au sol, n’a pas de contact avec celui-ci ;
- sans terre et complètement isolées du sol, grâce à une solution nutritive spécifique : c’est ce que l’on appelle l’hydroponie et c’est ce dont nous allons parler principalement dans cet article.
L’hydroponie signifie cultiver dans l’eau, elle diffère de l’aquaponie qui, elle, utilise un élevage de poissons en plus, qui sert à nourrir les cultures. Lorsqu’on dit « cultiver dans l’eau », ce n’est pas aussi simple que ça. Les plantes ont en effet besoin d’eau pour vivre, mais aussi de nutriments. L’eau à elle seule ne contient pas assez de nutriments pour nourrir les végétaux. C’est pourquoi l’hydroponie utilise une solution certes liquide mais qui n’est pas simplement de l’eau, mais une solution nutritive. Cette technique exige de contrôler à la fois le volume d’irrigation mais aussi sa composition chimique pour être sûr d’apporter tous les nutriments nécessaires en quantités suffisantes.
Les avantages de la culture hydroponique…
Par rapport à l’agriculture classique, les systèmes hydroponiques présentent plusieurs avantages :
- l’absence de terre réduit le risque de maladie sur les fruits, les légumes et les plantes, car c’est souvent à l’intérieur de celle-ci que se cachent les germes et les parasites. Et qui dit moins de maladies dit moins de produits de traitement, pesticides et compagnie… On évite également les polluants présents dans les sols du fait de l’activité humaine ;
- la gestion de l’eau est un des points essentiels dans les diverses techniques de culture hors sol : on n’en fournit ni trop, ni trop peu. Par conséquent, cela permet d’économiser cette précieuse ressource. On évoque souvent une division par 10 de la quantité d’eau nécessaire ! ;
- le fait d’apporter un liquide nutritif de qualité aux cultures évite d’appauvrir le sol, puisqu’on ne puise pas ces éléments-là dans la terre. Par ailleurs, les végétaux recevant exactement ce dont ils ont besoin, ils ont généralement une croissance plus rapide et plus efficace, ce qui permet d’obtenir des fruits de taille plus importante ;
- le travail de la terre, bien qu’il ne soit déjà pas nécessaire dans un jardin conventionnel (mais c’est un autre sujet), devient inutile et de toute manière impossible dans ce système de culture, puisqu’il n’y a pas de terre. Il n’est pas non plus nécessaire de désherber ;
- la culture hydroponique se développant à la verticale, elle permet de rentabiliser l’espace disponible ;
- la production de légumes ou de fruits ne touchant pas la terre, elle reste propre, ce qui est un plus pour le particulier qui cultive son petit potager, mais c’est aussi un gain de temps et d’argent pour certaines cultures à grande échelle ;
- les tâches d’entretien des cultures s’effectuent plus en hauteur comparées à une culture au sol, ce qui est moins fatigant physiquement.
… et ses inconvénients
L’hydroponie ne présente bien sûr pas que des avantages, ce serait trop idyllique ! Voici quelques inconvénients de cette pratique :
- ce système de culture nécessite une surveillance quotidienne, et des connaissances afin de savoir quand et comment intervenir. Il faut être capable de mesurer avec précision, comprendre et réguler le pH, la température de l’air et de l’eau, ou encore la composition de l’air. Vous n’êtes pas obligé d’avoir un bac +8 en biologie, mais il vous faudra acquérir une certaine expertise avant de vous lancer ;
- l’hydroponie nécessite l’utilisation d’un certain nombre de matériels spécifiques qui peuvent représenter un coût assez important : il faut des produits nutritifs, des pompes, des bacs de culture, une serre de jardin… Par ailleurs, les dépenses d’entretien sont elles aussi élevées, puisqu’il faut la plupart du temps prévoir du chauffage et de l’éclairage ;
- l’hydroponie utilise une solution nutritive qu’il est difficile de produire soi-même de A à Z si l’on ne possède pas les connaissances suffisantes. Les magasins spécialisés commercialisent donc des solutions pré-dosées prêtes à l’emploi pour que même les novices puissent se lancer. Cela crée une dépendance envers les vendeurs d’engrais, qui n’existe pas en agriculture classique.

Quels fruits ou légumes pour une culture hors-sol ?
On pourrait croire que ce type de culture un peu spécial n’est réservé qu’à une catégorie restreinte de végétaux, et pourtant, c’est bien loin d’être le cas. Vous pouvez cultiver en hydroponie aussi bien des légumes que des fruits ou des fleurs. Les variétés qui se cultivent à la verticale sont plus difficiles, car la plante doit pouvoir monter sur un tuteur, ce qui n’est pas très pratique en culture hors sol, sans être toutefois impossible. Il existe d’ailleurs des kits conçus spécialement pour ces cultures hautes, vous n’aurez donc pas besoin de tirer un trait sur les tomates, les poivrons ou encore les concombres. Mais les légumes-feuilles, comme la laitue, le chou ou encore l’épinard, et les aromatiques comme le basilic, la ciboulette ou le persil, sont les plus adaptés pour les débutants en la matière. En fait, le plus simple, ce sont les végétaux qui se développent peu en hauteur et qui n’ont pas de racines très profondes. Mais vous pourrez tout à fait décider de cultiver des courgettes, des potirons, des brocolis, des artichauts, des betteraves, des fraises, des haricots, des pois, ou même des fleurs comme les œillets ou la bourrache. Il faut savoir qu’en France (et dans beaucoup d’autres pays) c’est avec cette technique que sont produits dans d’immenses serres la plupart des fruits et légumes vendus dans les supermarchés ! Les rendements sont plus importants puisqu’il faut moins de place, et que les risques de maladie sont réduits.
Comment mettre en place une culture hors sol ?
Il existe différents niveaux de complexité lorsqu’on veut installer un système hydroponique. Il est tout à fait possible de démarrer simplement, pour cela il faut au moins :
- des bacs de culture ;
- des substrats, c’est-à-dire des matériaux sur lesquels les plantes vont se fixer. Ceux-ci peuvent être minéraux, organiques, ou synthétiques. Plusieurs options sont possibles, comme la fibre de coco, les perles d’argile, la perlite ou encore la laine de roche. Il faut veiller à ce que le substrat ne retienne pas l’eau, qu’il ne permette pas un développement trop important de bactéries, et qu’il ait un pH adapté aux végétaux ;
- une solution nutritive pour alimenter les végétaux : pour débuter, elle consiste généralement en de l’eau additionnée d’un produit spécifique contenant les minéraux nécessaires ;
- des supports dans lesquels poser les plantes ou légumes, qui puissent laisser passer l’air et l’eau ;
- le matériel nécessaire pour faire circuler l’oxygène dans les bacs ;
- et si possible une serre tunnel, une serre en verre ou en polycarbonate, pour pouvoir contrôler les conditions de culture.
Lorsqu’on passe au niveau supérieur, il peut être judicieux d’ajouter de l’éclairage, du chauffage, divers outils de contrôle du pH et de la température, des pompes, un système de ventilation…
Léa Modave
Léa, Responsable E-commerce et Marketing digital chez Les Serres Tonneau depuis 2024, puise son expertise dans une longue tradition familiale de floriculture. Issue d’une famille de passionnés de nature, elle a grandi entourée de serres et de jardins. Ses grands-parents, floriculteurs depuis des générations, lui ont transmis l’amour des plantes et le respect de la terre. En travaillant plusieurs années dans le domaine des fleurs, Léa a perfectionné son savoir-faire en horticulture et s’est engagée dans une approche respectueuse de l’environnement.
Aujourd’hui, elle allie tradition et modernité, en mettant son expertise florale au service du e-commerce des Serres Tonneau pour offrir des solutions de jardinage durables. Léa défend une vision du jardinage simple, éthique, et en harmonie avec la nature. À travers ses articles, elle partage sa passion pour la nature et promeut des pratiques durables qui encouragent chacun à se reconnecter à la terre.