Maladie cryptogamique : ce qu’il faut savoir

Catégories : Jardinage
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On a beau être un jardinier expérimenté, des soucis sont toujours susceptibles de se présenter. Parmi eux, les maladies cryptogamiques sont un problème récurrent. De quoi s’agit-il ? Comment savoir si on est concerné ? Comment les éviter ou y faire face s’il est déjà trop tard ? C’est ce que nous allons vous expliquer dans la suite de cet article.

maladie tomate mildiou

Qu’est-ce qu’une maladie cryptogamique ?

Une maladie cryptogamique est un synonyme de maladie fongique, c'est-à-dire une maladie causée par un champignon. Ce terme s’emploie essentiellement dans le cas des plantes. Lorsque des espèces animales sont concernées, on utilise le terme de « mycose ». En réalité, le terme « cryptogame » désigne une espèce végétale qui se différencie des autres végétaux par le fait que ses organes reproducteurs sont dissimulés, contrairement aux graines que l’on rencontre le plus souvent. Initialement, cette classe regroupait les algues, les mousses, les fougères et les champignons. Mais aujourd’hui, la classification des champignons a changé. A vrai dire, on ne sait toujours pas où les classer tant ils sont complexes. Mais ils ne sont plus considérés comme des végétaux, donc exclus de la classe des cryptogames qui fait partie du règne végétal. Le terme de maladie cryptogamique est toutefois resté, et on désigne par ce terme aussi bien des maladies causées par des champignons que par des organismes filamenteux autres. Les maladies cryptogamiques constituent une grande majorité des maladies végétales, les plus connues étant le mildiou, l’alternariose, la pourriture grise, la rouille ou encore l’oïdium. 

Comment reconnaître une maladie cryptogamique ?

Les maladies cryptogamiques sont très nombreuses et par conséquent variées. La plupart du temps, elles provoquent des tâches sur les feuilles, les tiges et les fruits, voire sur l’écorce lorsqu’il s’agit d’arbres, tâches qui peuvent être blanches, grises, marron, jaunes… La couleur est souvent caractéristique de la maladie. A ce stade, la partie atteinte est déjà condamnée, mais le reste de la plante, même s’il est peut-être déjà contaminé, peut encore être sauvé. 

Comment se transmettent les maladies cryptogamiques au jardin ?

Dans le cas des maladies cryptogamiques, ce sont les spores (les cellules reproductrices des champignons) qui se déposent sur les plantes, soit via les racines parce qu’elles sont présentes dans le sol, soit par contact direct avec des outils de jardinage contaminés, soit par le vent. Les blessures dues à l’intervention humaine ou à des attaques de ravageurs affaiblissent la plante et la rendent vulnérable en créant une porte d’entrée directe pour les spores. Une fois à l’intérieur, les cellules reproductrices accomplissent alors leur mission en se multipliant, au détriment du développement de la plante elle-même, jusqu’à la tuer. Lorsque les symptômes sont visibles sur une partie de plante, il est trop tard, cela signifie que le champignon a déjà bien fructifié. Certaines conditions sont plus propices à la contamination et au développement des champignons, comme l’humidité ou encore la chaleur. 

Quelles sont les principales maladies cryptogamiques à connaître ?

Les maladies cryptogamiques sont les plus répandues et il en existe des dizaines. Certaines sont toutefois plus fréquentes et donc plus pertinentes à connaître et reconnaître. 

Le mildiou

Qui n’a jamais entendu parler du mildiou ? Tous les jardiniers qui cultivent des tomates le connaissent et généralement le redoutent. Plusieurs champignons peuvent être responsables du mildiou et chacun d’entre eux peut affecter plusieurs plantes différentes. Principale maladie de la tomate sous serre ou en extérieur, il provoque des tâches plutôt foncées, ou ressemblant parfois à du coton, sur le feuillage principalement. 

maladie tomates serre

L’oïdium

Dans le cas de l’oïdium, un duvet blanc recouvre peu à peu le feuillage, puis s’étend sur le reste de la plante, aussi bien les légumes que les fleurs. C’est pourquoi on l’appelle aussi parfois « pourriture blanche ». Il peut s’attaquer à la vigne, aux arbres fruitiers comme par exemple l’abricotier ou les agrumes, ou encore à de nombreux légumes du potager comme les betteraves, pommes de terre, laitues, cucurbitacées… Favorisée par la chaleur et l’humidité, cette maladie se manifeste généralement au printemps, quand les températures redeviennent agréables mais qu’il pleut encore souvent. Si rien n’est fait pour stopper son développement, l’oïdium finit par faire chuter les feuilles. Le point positif est que l’oïdium est spécifique à une espèce, il ne peut donc pas y avoir de contamination entre espèces différentes. 

Le botrytis

Aussi appelé pourriture grise, le botrytis a la particularité de se développer premièrement sur les fleurs ou les fruits plutôt que sur les feuilles, même si cela est possible. Ceux-ci se flétrissent puis finissent par pourrir. 

La rouille

Dans le cas de la rouille, ce sont de petites tâches rousses qui couvrent les feuilles, ce qui explique le nom donné à cette maladie. C’est une des affections fongiques les plus répandues, elle peut toucher de très nombreux végétaux, principalement en été et en automne.      

La fumagine

La fumagine est causée par des champignons parasites qui ont la particularité de germer sur le miellat produit par certains insectes à la surface du feuillage, notamment les pucerons et les cochenilles. C’est ce même miellat qui intéresse tant les fourmis. Une fois atteinte, la plante présente des tâches noires ressemblant à une couche de suie. Ce recouvrement des feuilles réduit l’efficacité de la photosynthèse et donc la croissance de la plante, mais la maladie a l’avantage de rester en surface, donc reste généralement bénigne, contrairement à la plupart des autres maladies cryptogamiques. 

Quels sont les moyens pour traiter efficacement ces maladies ?

Les maladies cryptogamiques sont très fréquentes, que ce soit au jardin, au potager, au verger, sous serre tunnel, dans une véranda, en cultures plein air… mais pas d’inquiétude, il existe des solutions efficaces pour y faire face si elles sont utilisées à temps ! Ces maladies étant causées par des champignons, le traitement à leur opposer consistera essentiellement en des produits fongicides. Les fongicides existent en version chimique ou en version plus naturelle. 

La bouillie bordelaise, substance à base de cuivre de couleur bleue, sert à contrer le mildiou, tout comme la teinture d’iode. Elle peut aussi traiter la rouille. Le bicarbonate de soude peut lui aussi être utilisé contre le mildiou et contre l’oïdium, en l’associant à du savon pour une meilleure tenue, tout comme le purin à base d’ail. Le lait est une autre solution pour traiter l’oïdium. 

Quelle que soit la maladie, il est très important de retirer et d’éliminer toutes les parties atteintes. Elles ne doivent pas être laissées sur place ni jetées au compost, au risque de contaminer la terre et de refaire des dégâts l’année suivante. 

La meilleure chose à faire reste toutefois de prévenir plutôt que de guérir, ce qui est possible en suivant les conseils du paragraphe ci-dessous.

Comment prévenir les maladies cryptogamiques dans le jardin ?

Il y a plusieurs choses à faire pour limiter l’arrivée et la propagation des maladies cryptogamiques. 

La rotation des cultures

Les champignons étant particulièrement résistants, ils peuvent survivre d’une année sur l’autre. Il est donc conseillé de déplacer les cultures chaque année, afin que les champignons spécifiques à une espèce ne puissent pas refaire des dégâts. On nettoiera aussi régulièrement les outils de jardin tels que sécateur ou taille-haie.

La distance de plantation

Espacer suffisamment ses plants permet d’éviter que les maladies ne se propagent trop facilement de l’un à l’autre. Cela permet par ailleurs une bonne circulation de l’air, même dans le cas où vous ne cultivez pas dans une serre de jardin.  

La bonne méthode d’arrosage

Les maladies cryptogamiques sont souvent causées ou du moins accentuées par l’humidité. Il faut donc veiller à ne pas mouiller le plant lors de l’arrosage, mais plutôt à irriguer la terre tout autour. L’arrosage effectué le matin laissera le temps aux quelques gouttes qui auraient touché le feuillage ou la tige de s’évaporer. 

maladies plantes sous serre

Une aération suffisante pour la culture sous serre

Dans le cas d’une culture sous serre, il fait plus chaud et de la condensation a tendance à se former. Une ventilation de serre quotidienne est indispensable pour éliminer le maximum d’humidité. 

Le choix des variétés

Certaines variétés sont plus résistantes que d’autres. Sur un sol fréquemment sujet au mildiou par exemple, on veillera à sélectionner des variétés réputées pour leur résistance à cette maladie. 

Les maladies cryptogamiques sont très nombreuses, variées et peuvent toucher à peu près toutes les plantes. Certaines sont particulièrement reconnaissables, d’autres moins, mais leur traitement consiste dans tous les cas en l’application d’antifongique et surtout en l’élimination des parties contaminées. Le plus pertinent étant bien sûr de tout mettre en œuvre pour ne pas y être confronté en conservant des cultures en bonne santé ! 

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