L’insecte pollinisateur a une grande importance, à la fois pour l’environnement et pour nous les humains, et il est essentiel de le préserver. Nous allons voir qui sont exactement ces insectes, quel est leur rôle et pourquoi et comment on peut les protéger.

Qui sont les insectes pollinisateurs ?
Bien sûr il n’existe pas qu’un seul insecte pollinisateur. On connaît les abeilles, qui viennent de suite à l’esprit, mais elles sont loin d’être les seules. Qu’est-ce qui fait qu’un insecte est considéré comme pollinisateur ? C’est le fait qu’il se nourrisse de pollen ou de nectar (ou des deux) et que, par conséquent, en se déplaçant de fleur en fleur, il transporte le pollen. Il existe une grande diversité d’espèces pollinisatrices, la plupart appartenant à ces quatre catégories :
- les hyménoptères, qui comprend notamment les abeilles, mais aussi les guêpes, les bourdons, les frelons…
- les coléoptères, groupe des coccinelles notamment ;
- les lépidoptères, ce qui signifie les papillons ;
- et les diptères, autrement dit les mouches.
Les insectes pollinisateurs ont des techniques différentes et plus ou moins élaborées pour récolter et transporter le pollen. L’abeille par exemple possède de nombreux poils en forme de brosse sur ses pattes qui vont lui permettre de former des pelotes de pollen pouvant aller jusqu’à 30 mg.
Pourquoi les insectes sont-ils importants pour la pollinisation ?
Le rôle des insectes pollinisateurs est très important pour l’environnement. Il faut savoir qu’il existe deux manières de se reproduire pour les plantes : de façon sexuée, avec mâle et femelle, et de façon asexuée, la plante n’a alors pas besoin d’un autre spécimen pour se reproduire. Dans le cas d’une reproduction sexuée chez les plantes à fleurs, les cellules sexuelles mâles sont constituées par le pollen tandis que les cellules sexuelles femelles sont localisées dans le pistil. Dans certains cas, le pollen d’une fleur peut féconder le pistil de cette même fleur. Mais dans de nombreux autres cas, l’union de deux plantes différentes est nécessaire. La plante ne pouvant pas elle-même se déplacer, le transport du pollen s’effectue soit par le vent, soit par le biais de toutes ces populations d’animaux volants (soit par les deux). En effet, si le but d’un insecte pollinisateur qui voyage de fleur en fleur est son alimentation et éventuellement celle de sa progéniture, il va inévitablement se couvrir plus ou moins de pollen et en déposer sur les fleurs suivantes, provoquant le mélange des gamètes. Et ce n’est pas un hasard. La nature est très bien faite, il existe dans le monde des plantes qu’une seule et unique espèce d’insecte pollinise et dont la survie dépend donc entièrement. La pollinisation via les insectes, dont certains comme l’abeille visite plusieurs centaines de fleurs par sortie, permet un brassage génétique qui garantit la préservation de la biodiversité. Et quand on sait que plus de 80% des végétaux dépendent des insectes pollinisateurs et plus particulièrement des abeilles, pour leur reproduction, on comprend l’importance cruciale de la pollinisation. Le rôle des insectes pollinisateurs représente également plus de 30% de la production de nourriture. Si vous possédez une serre de jardin, il est indispensable de l’ouvrir quotidiennement d’une part pour l’aération, mais aussi pour que les insectes puissent faire en sorte que vos cultures donnent des fruits.
Pourquoi parle-t-on du déclin des insectes pollinisateurs ?
On parle de déclin car les insectes voient comme de nombreuses espèces d’animaux leur population diminuer de manière importante ces dernières décennies. La nature et toutes les espèces qui la constituent obéissent à un équilibre fragile qu’il faut préserver au risque de bousculer tout le cycle, mais de nombreux facteurs, essentiellement humains, nuisent à cet équilibre. S’il n’y a plus d’insectes pollinisateurs, les végétaux ne pourront plus se reproduire. Et s’il n’y a plus de végétaux, les animaux herbivores finiront par disparaître, puis forcément les carnivores qui s’en nourrissent. Les insectes sont les premiers maillons du cycle. Et plus de 40% des espèces d’insectes sont menacées d’extinction. Mais si les plantes ont besoin des insectes pollinisateurs, les insectes pollinisateurs ont aussi besoin des plantes, puisqu’ils s’en nourrissent. Il est donc logique que la raison principale de leur déclin soit la pollution des plantes.
Pollution des plantes
L’utilisation massive de pesticides en France et dans le monde n’affecte pas que notre santé mais aussi celle de toutes les espèces vivantes. Par leur présence dans l’air et sur les végétaux, ils entraînent une désorientation des insectes, de fortes perturbations voire même leur mort. Par ailleurs, l’agriculture intensive en monoculture a appauvri la biodiversité, notamment en faisant disparaître des fleurs sauvages, ce qui perturbe les insectes et diminue leur zone d’approvisionnement en nourriture. Il existe d’autres causes qui expliquent la diminution progressive des populations d’insectes, notamment un autre type de pollution.

Pollution lumineuse
Les insectes utilisent beaucoup le sens de la vue pour se diriger. Ils utilisent la lumière, son intensité, ainsi que les couleurs, pour se repérer. De nos jours, l’éclairage artificiel est omniprésent, surtout en ville (lampadaires, enseignes de magasins…). Les insectes sont donc désorientés. Par ailleurs, la lumière est pour eux synonyme de soleil mais artificielle elle fausse leur cycle jour-nuit, ce qui perturbe leur comportement et peut même réduire leur durée de vie (et par répercussion, celle de la colonie pour des espèces comme les abeilles).
Changement climatique
Le changement climatique a lui aussi un impact sur les insectes. Ils décalent les périodes de floraison de certaines plantes qui ne correspondent alors plus aux périodes d’activité des pollinisateurs.
Comment aider les insectes pollinisateurs dans son jardin ?
Même si la plupart des facteurs responsables sont plutôt du ressort des grosses entreprises et des collectivités, chacun à son niveau peut faire sa part pour contribuer à la protection des insectes pollinisateurs.
Action de sensibilisation
En premier lieu, après avoir pris conscience du problème, vous pouvez en parler autour de vous afin de sensibiliser vos voisins, vos amis, votre famille, vos connaissances plus ou moins proches. Si vous avez davantage de poids, via une association ou un poste à responsabilité, vous pouvez mener des opérations à destination de publics variés comme les scolaires, les entreprises, ou encore le grand public. Cela peut consister en de l’information simple, ou en des animations et des ateliers pour apprendre à connaître et aimer les insectes pollinisateurs. On peut aussi inciter les professionnels de l’agriculture locale à changer leurs pratiques.
Boycott
Il ne faut pas oublier que les grosses entreprises n’ont de pouvoir que parce que nous consommons ce qu’elles produisent. Refuser d’acheter les aliments produits par l’agriculture intensive qui ne respecte pas l’environnement donc contribue au déclin des insectes pollinisateurs est une bonne manière de les aider.
Un jardin naturel
Commencer par supprimer soi-même les pesticides de son jardin si ce n’est pas déjà fait est le meilleur service que vous pouvez rendre aux insectes pollinisateurs. Vous pouvez aussi limiter les éclairages non naturels pour éviter de les perturber. Enfin, tout jardin écologique digne de ce nom devrait disposer d’un coin non entretenu où les herbes et plantes sauvages peuvent pousser à leur guise et attirer les insectes qui les apprécient. N’hésitez pas à semer des plantes mellifères en complément, si vous avez de la place pour cela.

Des abris
De nombreuses variétés d’abeilles ne vivent pas dans des ruches. L’urbanisation réduit de plus en plus les options d’habitat de beaucoup d’insectes pollinisateurs. Il est possible de leur fabriquer un abri plus ou moins sophistiqué (on peut en réaliser de très simples avec trois fois rien) ou vous en procurer un dans un magasin de votre secteur.
Les insectes pollinisateurs, qu’il s’agisse des abeilles, des coccinelles, des scarabées ou de bien d’autres encore, sont en danger et la situation ne cesse de s’aggraver. Il suffirait pourtant de changer les comportements et habitudes de consommation dans nos sociétés pour inverser la tendance. En attendant un changement à grande échelle, c’est à chacun d’agir à son niveau pour faire évoluer la situation.
Léa Modave
Léa, Responsable E-commerce et Marketing digital chez Les Serres Tonneau depuis 2024, puise son expertise dans une longue tradition familiale de floriculture. Issue d’une famille de passionnés de nature, elle a grandi entourée de serres et de jardins. Ses grands-parents, floriculteurs depuis des générations, lui ont transmis l’amour des plantes et le respect de la terre. En travaillant plusieurs années dans le domaine des fleurs, Léa a perfectionné son savoir-faire en horticulture et s’est engagée dans une approche respectueuse de l’environnement.
Aujourd’hui, elle allie tradition et modernité, en mettant son expertise florale au service du e-commerce des Serres Tonneau pour offrir des solutions de jardinage durables. Léa défend une vision du jardinage simple, éthique, et en harmonie avec la nature. À travers ses articles, elle partage sa passion pour la nature et promeut des pratiques durables qui encouragent chacun à se reconnecter à la terre.