Une serre, c’est le must pour pouvoir cultiver plus longtemps et à l’abri. Mais comme tout potager, cela demande du travail. Désherbage, arrosage, parfois même chauffage… Mais savez-vous qu’il est possible d’automatiser tous ces processus, voire mieux, de ne plus en avoir la nécessité ? Voyons ce qu’implique une serre autonome, notamment la serre connectée à la mode, la serre Myfood.

C’est quoi une serre autonome ?

Une serre, vous savez ce que c’est. Il en existe des petites, des grandes, des rondes, des rectangles, et vous aurez l’embarras du choix chez Serres Tonneau. L’autonomie, c’est le fait de pouvoir réaliser les choses soi-même. Quelqu’un ou quelque chose d’autonome ne dépend de personne, est indépendant et peut donc se débrouiller seul. Habituellement, une serre nécessite un apport en eau régulier, d’autant plus que la pluie ne s’y déverse pas, mais aussi parfois du chauffage et de la lumière, donc de l’électricité, et ponctuellement, comme les légumes qui poussent à l’extérieur, des apports en nutriments. Par conséquent, une serre de jardin autonome  est une serre qui ne nécessitera pas d’apports en eau, ni d’électricité pour subvenir à ses besoins. Elle n’aura presque pas besoin de vous non plus d’ailleurs ! Et c’est là tout l’intérêt : diminuer la charge de travail afin de produire beaucoup sans trop d’efforts de votre part.

La permaculture au service de l’autonomie

Si vous connaissez et à fortiori si vous pratiquez la permaculture, vous savez que cette façon de cultiver s’inspire de la nature pour créer un système de culture productif et respectueux à la fois des Hommes et de la biodiversité dans son ensemble. Cette démarche est souvent liée à un besoin d’autonomie, en tout cas elle permet de se défaire de nombreuses tâches au jardin qui font tendre vers davantage d’autonomie qu’on le veuille ou non. C’est par conséquent une « philosophie » et des techniques que l’on va forcément appliquer à l’intérieur d’une serre que l’on veut autonome. Aménager sa serre en tenant compte des associations de plantes compagnes va permettre une aide mutuelle de celles-ci, comme les œillets d’inde placés entre les plants de tomates qui vont les protéger des pucerons, les plantes hautes qui font de l’ombre aux plus basses… Le paillage va permettre de conserver l’humidité des arrosages et de ralentir le développement des herbes indésirables… La permaculture est donc un premier pas vers l’autonomie, avec ou sans serre de culture.

Une serre autonome pour l’autosuffisance ?

Avoir une serre autonome ne veut pas forcément dire que l’on est autosuffisant au niveau alimentation végétale. En effet, une serre aura beau gérer ses besoins en autonomie, si elle n’est pas suffisamment grande, ou qu’elle ne produit pas assez de fruits et légumes, vous aurez tout de même besoin d’en acheter en complément. A l’inverse, une serre basique, si elle est très spacieuse, pourra subvenir à tous vos besoins, sous réserve que vous y passiez beaucoup, beaucoup de temps. La taille de serre devra donc être proportionnelle à celle de votre famille, et l’autonomisation de la serre devra être inversement proportionnelle au temps que vous comptez passer à y travailler.  

Serre connectée = serre autonome ?

Quand on parle de serre connectée, cela veut dire que la serre de culture est connectée à une application internet, elle-même installée sur un smartphone. Comme nous venons de le voir, une serre autonome va en quelque sorte se débrouiller seule, du moins pour beaucoup de choses. Une serre de jardin connectée est une serre qui, grâce à différents capteurs reliés à une application, va vous permettre de suivre et de modifier plusieurs paramètres en temps réel, mais surtout, d’automatiser les processus en fonction des besoins. Ainsi, le taux d’humidité fait varier la fréquence et la quantité d’arrosage, la température influe sur le chauffage et l’aération… Tout est géré sans votre intervention, qui se limite à vérifier que tout fonctionne correctement et à changer deux ou trois éléments si ce n’est pas le cas. Des panneaux solaires sont installés sur ou autour de la serre, ainsi l’énergie solaire peut être utilisée pour chauffer l’intérieur et vous garantir une bonne température de culture toute l’année. Un kit de récupération d’eau de pluie peut être disposé à l’extérieur pour alimenter un système d’arrosage, lui-même automatique et branché sur les panneaux solaires. Autant dire que pour une serre professionnelle, ce type d’aménagements peut vite être rentabilisé.

Serre Myfood et aquaponie

Dans la famille des serres connectées, il y a la serre Myfood, du nom de la start-up à l’origine du projet. Cette société a créé et commercialisé un modèle de serre autonome connectée facile à installer, et comprenant toute la technologie nécessaire pour gérer tous les paramètres que nous avons évoqués plus haut. Analyse du ph, mesure de la température de l’air et de l’eau, hygrométrie… D’après ses créateurs, la serre connectée Myfood peut subvenir aux besoins d’une famille de quatre personnes, sur moins de trente mètres carrés de surface, et avec une heure de travail par semaine, puisqu’elle permet de cultiver fruits et légumes jusqu’à 300 à 400 kilos à l’année ! En plus des principes de la permaculture, cette serre, avec sa structure en aluminium recyclé et ses parois en verre trempé, utilise l’aquaponie. Vous vous demandez peut-être ce que signifie ce mot ? Eh bien, c’est un système de production dans lequel on associe l’élevage de poissons dans des bacs à la culture de légumes. L’eau dans laquelle vivent les poissons est utilisée pour irriguer les cultures, et les plantes utilisent les déjections des poissons pour se nourrir, tandis qu’elles filtrent l’eau en même temps. Ce système peut s’installer dans une simple serre tunnel. Dans la serre connectée autonome Myfood, les bassins sont situés sous les plantations qui, elles, sont effectuées à la verticale dans des sortes de tours, à la fois pour un gain de place et pour pouvoir recevoir l’eau par capillarité. Une fois filtrée par les plantes, l’eau retourne dans les bacs. Ainsi pas besoin de système de filtration. Les légumes pousseraient deux fois plus vite dans ces conditions ! Quant aux poissons, qu’il s’agisse de carpes ou d’autres espèces, ils vous fournissent la nourriture animale, jusqu’à quarante kilos par an ! Votre rôle sera ici de remplacer les filtres de vos bacs régulièrement, et de procéder à quelques vérifications de bon fonctionnement. Il faut compter 9 900 euros pour la serre aquaponique de 22 m² basique, et environ 25 000 euros pour la toutes options ! Il existe également un plus petit modèle, de 3,5 m², qui démarre à 5 000 euros.

D’autres modèles de serres autonomes

Serre photovoltaïque

Sans aller jusqu’à la serre Myfood, il est possible d’équiper dans un premier temps son installation de panneaux solaires. Ceux-ci vont permettre de chauffer l’intérieur de la serre pour pouvoir cultiver aussi bien au printemps et en automne qu’en hiver, grâce à un circuit de tuyaux en cuivre enterrés dans lesquels passe de l’eau. Les panneaux photovoltaïques peuvent aussi servir à alimenter l’éclairage, ou à faire fonctionner un arrosage automatique. Vous diminuez votre charge de travail en même temps que votre facture d’électricité.

Serre wigwam

Vous n’avez jamais entendu ni lu ce mot ? Pas étonnant, ce type de serre est encore peu connu. Un wigwam, c’est un dôme d’habitation, qui était utilisé par les anciennes populations d’Amérique du Nord. On appelle la serre ainsi parce qu’elle reprend cette même forme de dôme, forme qui permet d’optimiser l’espace, en réduisant le volume d’air intérieur à chauffer, tout en offrant une meilleure résistance au vent et aux intempéries. On y place généralement un tas de compost pour générer de la chaleur, ou on installe un poulailler contre la serre pour profiter de la chaleur des animaux. Cette serre peut aussi être en partie enterrée pour utiliser la température du sol. Ce type de serre est notamment utilisée en électro-culture, un système de production agricole qui se base sur l’énergie magnétique et qui semble donner des résultats intéressants, bien que non reconnus scientifiquement pour l’instant.

La serre autonome permet d’optimiser la production de fruits, légumes, poissons même, tout en réduisant vos corvées de jardinage. Sans aller jusqu’à acquérir une serre Myfood, qui représente un certain budget que tout le monde ne possède pas, le fait de cultiver en permaculture, d’installer des bassins à poissons et d’appliquer quelques petites astuces peut vous faire tendre vers une certaine autonomie.

Alexis Tonneau

Alexis, cinquième génération à la barre de Les Serres Tonneau depuis 2021, incarne l'innovation au sein d'une tradition familiale débutée en 1962. Formé en ingénierie, avec un parcours enrichi dans la cosmétique et la chimie de l'emballage, il a choisi de poursuivre l'œuvre de sa famille en embrassant les défis du jardinage moderne. Passionné par le lien entre l'homme et la nature, Alexis voit le jardinage comme un acte de pleine conscience, un moyen de ralentir et de se reconnecter à soi dans un monde rapide.

Sous sa direction, Les Serres Tonneau promeut une vision du jardinage durable, rejetant la surconsommation pour des serres simples, efficaces, et écologiques. Alexis défend la permaculture et l'agroécologie, envisageant un avenir où culture et jardinage riment avec respect de l'environnement.

À travers ses écrits, il partage sa conviction que des pratiques durables peuvent transformer notre relation à la terre, encourageant chaque jardinier à adopter une approche plus consciente et respectueuse. Alexis aspire à inspirer une nouvelle génération de jardiniers, guidés par les principes de durabilité et d'innovation, pour cultiver un avenir plus vert pour notre planète.