Les tomates arrivent en première place des cultures effectuées par les particuliers : quelques pieds pour commencer le potager, ou une trentaine pour en récolter à gogo et faire des conserves, c’est vraiment la chouchoute. Quant au paillage, c’est une astuce très intéressante au jardin. Alors, et si on associe les deux ?

Les intérêts de pailler les pieds de tomates

S’il est judicieux de pailler les tomates, c’est pour les mêmes raisons que pour n’importe quelle autre culture. Le paillage fait en effet partie des conseils de jardinage applicables à quasiment tous vos légumes et plantes, hormis quelques exceptions. 

Le paillis comme protection du sol et de la terre

Laisser le sol à nu comme le faisait la plupart des jardiniers de la génération précédente n’est pas vraiment conseillé. Le recouvrir permet d’éviter que la pluie n’en lessive la surface, que le soleil et la chaleur ne le brûlent, ou encore que les températures un peu fraîches ne soient fatales aux végétaux qui y sont plantés. Les conditions de croissance sont ainsi bien plus appréciables : un peu de fraîcheur en été, un peu de chaleur à l’automne, et vos tomates pourront donner quelques semaines de plus. 

Une couche qui retient l’humidité du sol

Par temps chaud, les légumes, fruits et plantes ont besoin de plus d’eau. Surtout s’ils sont placés dans une serre de jardin, dans laquelle il fait une température plus élevée. C’est justement à cette période que celle-ci sera moins disponible, et en plus elle va s’évaporer beaucoup plus vite. Pour vos plants de tomates comme pour le reste, une bonne couverture de paillis va jouer un rôle isolant qui va conserver l’humidité dans la terre. Ainsi vous aurez moins besoin d’arroser. 

Pailler pour limiter le désherbage

Ah le désherbage… L’activité la moins intéressante dans le jardinage... Chaque espèce présente dans notre jardin a une utilité, on ne peut donc pas vraiment parler de « mauvaises herbes ». Mais leur croissance nécessite d’utiliser les nutriments présents dans le sol, nutriments qui sont donc moins disponibles pour les précieux pieds de tomates ! Il est donc préférable de les éliminer. Mais plutôt que de les arracher une fois là, il est bien plus efficace de les empêcher de pousser ! Un paillage bien épais va éviter que la lumière du soleil n’atteigne le sol, et sans soleil, pas de germination.

Un apport de matière organique

Le paillis, s’il est constitué d’éléments végétaux, va se décomposer plus ou moins rapidement pour nourrir les plantes. En effet, la faune du sol notamment les vers de terre, cloportes et autres champignons, va le transformer en nutriments assimilables qui vont régaler vos tomates. Les nutriments et leur proportion seront différents selon la composition du mulch (autre nom du paillis). 

Les différents types de paillage tomate

Maintenant que vous en connaissez les principaux avantages, vous vous demandez probablement quel type de paillage est le plus adapté pour les tomates. Il existe deux genres de paillages. 

Couvrir le sol avec un matériau non organique

Un matériau organique est un matériau non issu du vivant. On trouve dans cette catégorie la toile de paillage synthétique qui est en fait une bâche composée entre autres de plastique. Le choix de cette option est utile essentiellement dans la lutte contre les adventices, mais il protège également le sol de l’érosion et le réchauffe plutôt bien. Avec un film de paillage, vos pieds de tomates seront protégés très efficacement et durablement contre les herbes indésirables de façon économique, mais leur composition non naturelle n’est pas très écologique. 

Les paillis pour tomates organiques

Un paillage issu de végétaux va, contrairement à un matériau synthétique, se décomposer au fil du temps, fournissant à terme une quantité non négligeable de nutriments au sol et aux cultures. Vous pouvez vous procurer certaines sortes de paillis organiques en jardinerie, mais les meilleurs paillis sont ceux qui seront disponibles gratuitement, aux alentours de chez vous ou mieux, dans votre propre jardin. En voici quelques-uns.

La paille

La paille provient de la tige des céréales et contient une grosse proportion de cellulose. Elle est intéressante car permet d’abriter beaucoup de petits animaux auxiliaires, mais elle apporte beaucoup de carbone et consomme de l’azote. Il faut donc la coupler avec une matière azotée que l’on placera en dessous. A la campagne il est plutôt aisé de s’en procurer.

Le foin

Le foin est différent de la paille, il provient de l’herbe séchée. Contrairement à cette dernière, il est riche en azote et se décompose rapidement. Mais il contient également du carbone, et la proportion de chacun d’eux est bien appropriée pour les tomates. 

L’herbe de tonte

Pour peu que vous tondiez régulièrement votre terrain, il n’y a pas plus facile à se procurer ! Les tontes de gazon sont en revanche particulièrement riches en azote, ce qui peut créer un déséquilibre entre la croissance des feuilles et le développement des fruits. Il est donc préférable de coupler celle-ci avec une matière carbonée, comme la paille. 

Les feuilles mortes

A peu près tous les types de feuilles peuvent être utilisés comme paillis, même s’il vaut mieux éviter les plus épaisses. Donc si vous avez des arbres qui perdent leurs feuilles à l’automne, conservez-les dans un coin du jardin, vous disposerez ainsi d’un bon stock pour le paillage de vos pieds de tomates à la belle saison. Attention toutefois à la composition : privilégiez les feuilles d’arbres fruitiers par exemple pour un bon équilibre azote/carbone. 

Le BRF

BRF est l’abréviation de Bois Raméal Fragmenté, ce qui veut dire qu’il s’agit de fines branches d’arbres broyées. Sa décomposition est rapide et fournit une nourriture très riche qui sera très appréciée par la tomate.  Si vous ne disposez pas d’un broyeur pour en fabriquer vous-même, il faut savoir qu’il n’est pas facile d’en trouver, vous devrez peut-être mener votre petite enquête pour dénicher les bons tuyaux.  

Le lin

Bien que très onéreux, il rend plutôt bien niveau esthétique, et il est très efficace comme isolant ainsi que pour retenir l’eau. Ce paillis est par contre très léger et risque s’envoler en cas de vent fort. 

Bien que très onéreux, il rend plutôt bien niveau esthétique, et il est très efficace comme isolant ainsi que pour retenir l’eau. Ce paillis est par contre très léger et risque s’envoler en cas de vent fort. 

Comment appliquer son paillis ?

Après avoir choisi le paillage pour tomates que vous allez utiliser et vous l’être procuré, il ne reste plus qu’à le poser. Mais attention, pas n’importe comment. Que vous décidiez de poser sur vos tomates un film de paillage synthétique ou une couverture de matière naturelle, dans votre potager ou sous une serre tunnel, la première étape est le désherbage de la zone. La repousse des adventices n’en sera que plus difficile. Il faut veiller à ne pas pailler par-dessus les feuilles, au risque de les faire pourrir. En plus d’être mauvais pour le plant, cela attirerait les limaces dont le rôle (oui elles servent à quelque chose !) est d’éliminer les matières végétales en tout début de décomposition. Il est conseillé d’arroser copieusement avant de placer votre paillis, ainsi la terre sera humide et le restera longtemps. Ensuite, si vous avez plusieurs matières pour constituer votre paillis, vous avez deux options : les mélanger ou faire plusieurs couches, de préférence avec les éléments les plus azotés dessous. Ensuite, vous épandez votre paillage, en épaisseur variable suivant sa nature : pour la paille et le foin, on met une dizaine de cm, pour les feuilles une quinzaine, tandis que pour le BRF, 5 cm suffisent généralement. L’herbe de tonte peut être étendue en couche de 5 cm d’épaisseur également, si vous prenez soin de la faire sécher 2-3 jours avant, sinon ne dépassez pas 2 cm. Quant au lin, une épaisseur entre 5 et 10 cm est correcte, mais gare au vent car il est particulièrement léger et risque s’envoler. 

Vous connaissez désormais l’intérêt de pailler ses tomates et quelques-unes des manières de le faire. Il n’y a plus qu’à choisir !

Alexis Tonneau

Alexis, cinquième génération à la barre de Les Serres Tonneau depuis 2021, incarne l'innovation au sein d'une tradition familiale débutée en 1962. Formé en ingénierie, avec un parcours enrichi dans la cosmétique et la chimie de l'emballage, il a choisi de poursuivre l'œuvre de sa famille en embrassant les défis du jardinage moderne. Passionné par le lien entre l'homme et la nature, Alexis voit le jardinage comme un acte de pleine conscience, un moyen de ralentir et de se reconnecter à soi dans un monde rapide.

Sous sa direction, Les Serres Tonneau promeut une vision du jardinage durable, rejetant la surconsommation pour des serres simples, efficaces, et écologiques. Alexis défend la permaculture et l'agroécologie, envisageant un avenir où culture et jardinage riment avec respect de l'environnement.

À travers ses écrits, il partage sa conviction que des pratiques durables peuvent transformer notre relation à la terre, encourageant chaque jardinier à adopter une approche plus consciente et respectueuse. Alexis aspire à inspirer une nouvelle génération de jardiniers, guidés par les principes de durabilité et d'innovation, pour cultiver un avenir plus vert pour notre planète.