Vous avez déjà lu cette expression mais vous ne comprenez pas exactement à quoi cela fait référence ? Quel est le rapport avec le jardin ? Nous allons vous expliquer ce qu’est le stress hydrique, ses causes, comment il affecte les végétaux et quelles sont les solutions afin d’en éviter les conséquences.

Stress hydrique : de quoi s’agit-il ?
On parle de stress hydrique lors d’une situation où la quantité d’eau disponible n’est pas suffisante pour combler les besoins. On peut aussi parler de pénurie d’eau. Il existe de nombreux pays dans le monde dans lesquels les ressources en eau potable ne couvrent pas les besoins des populations, si bien qu’environ une personne sur six est victime de stress hydrique. Cela est dû au fait que l’eau mondiale d’assez bonne qualité pour être consommée n’est pas répartie proportionnellement aux densités de population. L’eau n’est donc pas disponible là où on en a le plus besoin, au moment où on en a le plus besoin. Le réchauffement climatique accentue le problème puisque la sécheresse devient plus prononcée et plus fréquente, et les activités humaines font de l’eau une utilisation toujours plus importante, puisant excessivement dans les nappes phréatiques.
Mais en agriculture, on parle aussi de stress hydrique. Si des territoires et des êtres humains peuvent être en stress hydrique, c’est également le cas de tous les organismes nécessitant de l’eau, donc des végétaux. Le stress hydrique pour une plante est la situation dans laquelle celle-ci ne bénéficie pas d’assez d’eau pour satisfaire ses besoins. Il faut savoir que si les plantes consomment de l’eau, elles en rejettent aussi. En effet, celles-ci absorbent l’eau du sol par leurs racines et l’éliminent ensuite par évapotranspiration via leurs feuilles. Elles font face au stress hydrique lorsqu’il n’y a pas assez d’eau disponible pour compenser celle perdue évaporée.
Comment le stress hydrique affecte-t-il les plantes ?
L’eau est un élément essentiel à la croissance des plantes, même si elles n’ont pas toutes les mêmes besoins. Par conséquent, si les plantes ne reçoivent pas assez d’eau, leur développement s’en trouvera fortement perturbé. Lorsqu’elles font face à un manque d’eau, les plantes vont mettre en place des tactiques pour en perdre le moins possible. Elles vont notamment fermer leurs stomates, ces petites pores sur les feuilles par lesquels elles transpirent. Mais la limitation de la transpiration, si elle permet à la plante de survivre en palliant au déficit d’eau, a d’autres conséquences, plus néfastes. Elle va provoquer l’augmentation de la température des feuilles, qui peut atteindre 10°C de plus que la température ambiante, alors qu’elle est habituellement 1 ou 2°C en dessous. Or, ce sont les feuilles qui sont responsables de la transformation de l’énergie lumineuse en énergie chimique, et de bien d’autres processus. Une température adéquate et un bon niveau d’hydratation maintiennent donc la plante en bonne santé et lui permettent de réaliser la photosynthèse et d’avoir une croissance optimale. Le stress hydrique est d’autant plus dangereux que des paramètres extérieurs peuvent l’aggraver, comme bien sûr la sécheresse, la chaleur notamment lorsqu’on se trouve dans des régions chaudes, ou que l’on cultive sous une serre de jardin, le vent, qui provoque une évaporation plus rapide, un sol trop concentré en sel, ce qui va restreindre la capacité d’absorption des racines, ou encore une mauvaise santé initiale de la plante. Le stress hydrique va donc perturber l’ensemble des mécanismes de la plante et peut aller à terme jusqu’à provoquer sa mort, c’est pourquoi il faut absolument l’éviter.
Quelles mesures pour éviter le stress hydrique ?
Vous l’aurez compris, le stress hydrique est lié à un manque d’eau. Par conséquent, une bonne gestion de cette ressource permet d’éviter le pire. Voici les pratiques conseillées.
Gérer l’arrosage efficacement
En France, la pluie est assez fréquente, mais quelle que soit la période, elle ne couvre généralement pas la totalité des besoins des plantes, à moins que celles-ci n’en requièrent que très peu. Il faut donc la plupart du temps compléter cet apport d’eau via la pluie par un arrosage régulier et plus ou moins abondant. D’autant plus si vos cultures sont installées à l’intérieur d’une serre et que par conséquent elles ne profitent pas de ces eaux tombées du ciel. Diverses solutions existent pour l’arrosage. Vous pouvez tout à fait procéder manuellement avec un arrosoir, mais il faudra être pointilleux sur la fréquence afin que vos plantations ne manquent jamais d’eau. Le plus pertinent est de mettre en place un système d’arrosage et d’irrigation goutte-à-goutte, qui permet un arrosage précis et lent, qui apporte à l’eau la quantité nécessaire, mais pas plus. Car si un manque d’eau est néfaste pour la plante, un excès d’eau peut tout autant lui être fatal ! Sans compter que l’eau a un coût, et l’arrosage d’un potager ou d’un jardin spacieux peut vite requérir des centaines de mètres cubes par an ! Alors autant ne pas gaspiller. L’installation d’un système pour récupérer l’eau de pluie peut d’ailleurs vous faire économiser une somme conséquente, tout en faisant un geste écologique et en apportant la meilleure eau à vos plantes. L’utilisation d’une eau à température ambiante est préférable car une eau trop froide ou trop chaude peut elle aussi stresser la plante.
Limiter la température sous serre
Si vous cultivez sous une serre tunnel, la température augmentera plus vite et pourra atteindre des sommets ! Il faudra alors tout mettre en œuvre pour limiter cette température afin d’éviter les dégâts consécutifs à un éventuel stress hydrique. Pour cela, il est impératif d’aérer plusieurs heures quotidiennement pour faire rentrer de l’air plus frais et créer un petit courant d’air, dans l’idéal du matin au soir, et de ne fermer la serre que pour la nuit, surtout en été. Les cultures sous serre bénéficient d’un microclimat où la chaleur et la sécheresse sont plus importantes qu’à l’extérieur, du fait de la protection constituée par le toit de la serre, et de la composition du plastique de la bâche qui est conçu pour tirer profit au maximum des rayons solaires. Ce conseil est le premier à mettre en place mais il existe d’autres solutions pour gérer la température sous serre, notamment, si l’ensoleillement est très important, la pose d’un voile d’ombrage sur le toit de la serre. Celui-ci va limiter la quantité de rayons entrant dans la serre, et donc la chaleur.

Eviter l’évaporation grâce au paillage
Un autre moyen de limiter les risques de stress hydrique est de conserver un maximum d’eau grâce à la mise en place d’un paillage au sol. En installant une couche épaisse de matière au pied de vos cultures, vous limitez la quantité de rayons solaires qui atteignent le sol et donc qui réchauffent la terre. Par conséquent, l’eau contenue dans le sol subit beaucoup moins l’évaporation et reste disponible pour être absorbée par les racines de vos plantes. Ce paillage peut être composée de matière organique, ce qui permet la réutilisation des déchets du jardin (feuilles mortes, herbe de tonte) en plus de nourrir le sol lors de leur décomposition.
Quelles plantes sont moins sensibles au stress hydrique ?
Il existe un nombre incalculable de plantes différentes avec chacune leurs particularités, et notamment chacune des besoins en eau différents. Si vous avez le choix, préférez des espèces, ou des variétés, plus résistantes à la sécheresse. D’autant plus si vous vivez dans une des zones les plus chaudes de France, ou dans un pays plus chaud que la France. Des espèces comme les cactus et les yuccas sont habituées aux régions arides et supporteront donc beaucoup mieux des températures très élevées. La lavande, le tournesol, le pourpier, le romarin, la sauge, la verveine ou encore le bougainvillier sont d’autres plantes qui demandent peu d’eau et seront donc moins sujettes au stress hydrique. Pour ce qui est du potager, s’il y a des cultures comme les courgettes, les concombres et les tomates qui nécessitent un arrosage abondant, d’autres comme les pois chiche, le poireau perpétuel, le topinambour ou les lentilles sont bien moins gourmands. Si vous voulez à tout prix cultiver des tomates, il en existe des centaines de variétés, vous pouvez donc opter pour une variété avec des besoins moins importants, bien qu’il faudra de toute façon l’arroser davantage qu’un cactus ! Les plantes indigènes, c'est-à-dire les plantes qui sont originaires de la région, auront également plus de capacité de résistance.
Le stress hydrique peut affecter n’importe quel organisme qui nécessite de l’eau, ce qui est évidemment le cas des plantes. Le réchauffement climatique laisse présager des situations de plus en plus tendues en ce qui concerne la disponibilité de l’eau, ce qui va demander davantage de vigilance pour les cultures. Cependant, une bonne connaissance des particularités des plantes et quelques gestes faciles à mettre en œuvre peuvent limiter les conséquences d’un manque d’eau dans nos jardins.
Léa Modave
Léa, Responsable E-commerce et Marketing digital chez Les Serres Tonneau depuis 2024, puise son expertise dans une longue tradition familiale de floriculture. Issue d’une famille de passionnés de nature, elle a grandi entourée de serres et de jardins. Ses grands-parents, floriculteurs depuis des générations, lui ont transmis l’amour des plantes et le respect de la terre. En travaillant plusieurs années dans le domaine des fleurs, Léa a perfectionné son savoir-faire en horticulture et s’est engagée dans une approche respectueuse de l’environnement.
Aujourd’hui, elle allie tradition et modernité, en mettant son expertise florale au service du e-commerce des Serres Tonneau pour offrir des solutions de jardinage durables. Léa défend une vision du jardinage simple, éthique, et en harmonie avec la nature. À travers ses articles, elle partage sa passion pour la nature et promeut des pratiques durables qui encouragent chacun à se reconnecter à la terre.