La culture de la tomate figure parmi les préférées des français, ce qui n’est pas étonnant étant donné sa facilité et son goût délicieux. C’est aussi une de celles qui se plaisent le plus sous serre, il est donc tout à fait pertinent de les placer sous abri. Cela limite certaines maladies, mais vos tomates sont-elles pour autant protégées à 100% ? C’est ce que nous allons voir dans cet article.

Cultiver ses tomates sous serre
La tomate n’est vraiment pas difficile. Cette plante de la famille des solanacées n’a pas besoin de grand-chose pour vous donner de beaux fruits juteux plein de vitamines : de la lumière, de la chaleur (15 à 25°C), et bien sûr un arrosage régulier. Mais comme beaucoup de plantes, l’humidité peut lui causer des maladies. C’est là que la culture sous serre de jardin devient pertinente. Celle-ci va empêcher l’eau de pluie de mouiller les parties sensibles de vos plants, tout en fournissant une température plus élevée qui va favoriser leur croissance et vous permettre éventuellement de cultiver plus précocement.
Quelles sont les maladies les plus fréquentes des tomates sous serre ?
Nous venons de voir que les serres, en limitant l’humidité sur et autour des tomates, vont restreindre fortement les risques de maladies, puisque beaucoup d’entre elles sont liées à un excès d’eau. Mais ces maladies cryptogamiques, comme les autres maladies, sont toujours possibles, et ce sont finalement les mêmes affections qui sont susceptibles d’atteindre les tomates, qu’elles soient sous serre ou non.
Le mildiou
Certainement l’une des plus connues si ce n’est LA plus connue des maladies des tomates : le mildiou. Il s’agit, comme dans 90% des cas de maladies végétales, d’une maladie cryptogamique, c’est-à-dire provoquée par un champignon (un peu l’équivalent des mycoses chez les humains). Les champignons possèdent en effet des spores, leurs cellules reproductrices, qui peuvent être transportées par le vent et atterrir sur les plantes. Ils pénètrent ensuite dans la plante, d’autant plus facilement si celle-ci est fragilisée par une blessure, et se reproduisent jusqu’à l’envahir entièrement, ce qui finit par la tuer. Dans le cas du mildiou, on peut voir des tâches allant du jaune ou du vert clair au brun foncé sur les feuilles des tomates, qui vont s’étendre en devenant de plus en plus foncées. Les tiges, les fleurs, et même les fruits finissent par être touchés. Le mildiou se développe d’autant plus s’il y a de la chaleur et de l’humidité.
L’oïdium
Sans surprise, cette deuxième maladie est également due à un champignon. Loin de toucher uniquement la tomate, elle provoque des dégâts aussi bien dans les potagers que dans les jardins. L’oïdium se reconnaît au duvet blanc qui recouvre les feuilles. Les symptômes suivants sont l’enroulement des feuilles sur elles-mêmes, puis leur chute. Si cette maladie contrarie fortement le développement du plant touché, contrairement au mildiou, elle ne s’attaque pas aux tomates elles-mêmes.
Le botrytis
Encore une maladie causée par un champignon. Le botrytis ou pourriture grise provoque des tâches beiges, d’abord sur les contours des feuilles puis sur leur intégralité, finissant par les faire pourrir. La pourriture grise peut toucher les tiges et les fruits, et comme la plupart des maladies cryptogamiques, elle se développe grâce au combo chaleur + humidité.
Le cul noir
Celle-ci n’est pas de la faute d’un champignon. Aussi appelée nécrose apicale, elle est provoquée par un manque de calcium, qui peut lui-même être causé par un sol trop azoté, trop acide ou trop riche en sels. Comme son nom l’indique, le dessous des fruits devient noir.

La mosaïque du tabac
C’est un virus qui cause la mosaïque du tabac chez les tomates, une maladie assez fréquente. Elle provoque sur les feuilles des tomates des tâches irrégulières de couleur jaune qui forment à terme des mosaïques, d’où le nom de la maladie. Comme il s’agit d’un virus, la mosaïque du tabac se transmet d’une plante infectée à une plante saine. Elle peut aussi être véhiculée via des objets contaminés, par la terre, par des insectes ou par l’Homme.
L’alternariose
L’alternariose est une maladie cryptogamique qui peut toucher de nombreuses espèces au potager, sous serre abri légumes ou non. Sur les tomates, les feuilles les plus basses sont tâchées de cercles noirs, puis le reste de la plante.
Comment prévenir les maladies lors de la culture sous serre ?
Nous venons de voir quelques-unes des maladies les plus courantes de la tomate sous serre ou en plein air. Beaucoup d’entre elles sont liées à, ou du moins fortement favorisées par un environnement humide. Il est donc indispensable de respecter à la lettre les conseils d’arrosage des tomates, qui ne sont pas là uniquement pour vous embêter, mais parce que c’est réellement ce dont elles ont besoin pour un développement optimal en bonne santé. Ces conseils d’arrosage préconisent de bien diriger l’eau, qu’il s’agisse d’un arrosoir, d’un tuyau ou d’un arrosage automatique, au pied de vos plants. Il ne faut surtout pas mouiller les feuilles, les fruits ou même la tige. L’idéal est donc d’arroser uniquement la terre autour de vos plants, pour irriguer le sol dans lequel vos tomates absorberont l’eau via leurs racines. Il est préférable de le faire tôt le matin, ou sinon tard le soir. En ce qui concerne la pluie, la tomate sous serre n’y est pas exposée, c’est d’ailleurs le principal intérêt de la serre dans la culture de tomates. Mais l’humidité ne vient pas uniquement d’en haut, elle peut aussi provenir de l’évapotranspiration. La serre étant un milieu clos, il y a de la condensation à l’intérieur, et le milieu peut vite devenir humide. Il est donc très important d’aérer la serre quotidiennement, plusieurs heures, afin d’éliminer cette condensation. Dès la plantation des tomates, il est indispensable de les placer à au moins 60 cm les unes des autres, en tous côtés. Cette distance permettra à l’air de circuler entre les pieds et donc à l’humidité de s’évacuer plus facilement. Un bon paillage limitera l’évaporation de l’eau du sol et donc l’humidité environnante.
Maintenir la zone de culture propre en évitant l’accumulation de déchets végétaux au sol peut également éviter de répandre des spores. La rotation des cultures est importante pour ne pas que les champignons restés dans le sol contaminent les plants l’année suivante.
Désinfecter ses outils de jardin régulièrement permet d’éviter de transmettre des maladies de plants contaminés à des plants sains.
Si vous avez déjà eu affaire à une ou plusieurs maladies les années passées, il peut être judicieux de sélectionner des variétés qui sont réputées résistantes à celles-ci. Enfin, il faut rester à l’affût du moindre signe pour pouvoir traiter dès l’apparition de la maladie.
Quels traitements sont efficaces contre le mildiou et les autres maladies ?
Les produits classiques de traitement contre le mildiou sont des fongicides, puisque l’agent en cause est un champignon. La plupart sont à base de cuivre, comme la bouillie bordelaise, ce produit bleu utilisé depuis des décennies, qui contient aussi de la chaux. Elle s’utilise aussi en prévention. En traitement, elle ralentit la diffusion mais ce n’est pas non plus un produit miraculeux. Il faut garder à l’esprit que le cuivre n’est pas inoffensif pour les organismes vivants, et qu’il doit donc être utilisé avec parcimonie et en prenant toutes les précautions nécessaires. Pour l’oïdium, on utilise plutôt des fongicides à base de soufre ou de bicarbonate de soude. Enfin, pour éviter la maladie du cul noir, on augmente la teneur en calcium en ajoutant par exemple de la chaux ou de la farine d’os. Quelle que soit la maladie virale ou fongique, les plants contaminés doivent être retirés du potager.
Mettre ses tomates sous serre les protège de la pluie mais n’évite pas pour autant les maladies. Il est donc essentiel de rester vigilant et de surveiller ses cultures.
Léa Modave
Léa, Responsable E-commerce et Marketing digital chez Les Serres Tonneau depuis 2024, puise son expertise dans une longue tradition familiale de floriculture. Issue d’une famille de passionnés de nature, elle a grandi entourée de serres et de jardins. Ses grands-parents, floriculteurs depuis des générations, lui ont transmis l’amour des plantes et le respect de la terre. En travaillant plusieurs années dans le domaine des fleurs, Léa a perfectionné son savoir-faire en horticulture et s’est engagée dans une approche respectueuse de l’environnement.
Aujourd’hui, elle allie tradition et modernité, en mettant son expertise florale au service du e-commerce des Serres Tonneau pour offrir des solutions de jardinage durables. Léa défend une vision du jardinage simple, éthique, et en harmonie avec la nature. À travers ses articles, elle partage sa passion pour la nature et promeut des pratiques durables qui encouragent chacun à se reconnecter à la terre.