Que vous jardiniez sous serre ou en plein air, vous êtes probablement à l’affût des astuces qui pourraient vous permettre d’économiser du temps et de l’énergie. Car oui, un potager ou un jardin, cela représente beaucoup de travail. Savez-vous que le paillage peut vous aider de multiples façons ? Que connaissez-vous vraiment de cette technique ?

Qu’est-ce que le paillage au jardin ?

Si c’est une pratique courante en jardinage bio et en permaculture, elle n’est pas forcément connue de tous les jardiniers. Certains d’entre eux feront pousser des légumes toute leur vie sans jamais utiliser ni même connaître cette technique. Le paillage consiste simplement à recouvrir le sol pour ne pas le laisser à nu, avec des matières qui, contrairement à ce que son nom indique, peuvent être de très nombreuses natures, et pas seulement de la paille. Ce procédé peut s’utiliser au potager comme au jardin, et même au verger. La pratique s’appelle le paillage, le tapis qui recouvre le sol se nomme le paillis. Cette technique reproduit en fait ce qu’il se passe naturellement dans la forêt, où les feuilles mortes et autres débris végétaux constituent une couche appelée la litière. Le paillage fait partie des meilleurs conseils de jardinage.

Quel est l’intérêt de pailler les cultures ?

Le paillage est une technique simple à comprendre et à mettre en œuvre, aussi bien dans un immense verger que dans un abri potager, et pourtant ce geste si facile va apporter de grands et nombreux bienfaits à vos cultures. Il serait donc bien dommage de vous en priver.

Le paillis protège le sol

Vous le savez probablement si vous procédez en agriculture bio ou en permaculture, laisser la terre nue comme c’est souvent le cas en jardinage traditionnel n’est pas forcément une bonne idée. Celle-ci est vulnérable aux intempéries qui en lessivent la surface et tassent la terre qui finit par s’imperméabiliser, mais aussi au froid et au soleil qui peut brûler ou l’assécher. Pailler le jardin ou le potager permet donc, en apportant une couche importante de matière, de créer une couverture isolante qui le défend contre les agressions extérieures, que ce soit en période fraîche ou en période chaude. Les habitants du sol trouvent aussi refuge dans cette couverture protectrice. Certains ne seront peut-être pas les bienvenus dans votre jardin, mais pour la plupart, ils y seront bien utiles.

Le paillis maintient l’humidité

Du fait de cette épaisseur de matière entre le sol et l’extérieur, le soleil ne vient pas taper directement sur celui-ci, la température y est moins élevée, et l’évaporation de l’eau est donc limitée. On entend (ou on lit) souvent qu’un paillage vaut dix arrosages, parfois moins, parfois plus. Toujours est-il que le fait de pailler le potager va vous permettre de limiter la fréquence d’arrosage, que vous procédiez à l’arrosoir, au tuyau ou par le biais d’un arrosage goutte à goutte automatisé. De plus, lorsque vous arrosez, ou lorsqu’il pleut, l’eau ne va pas ruisseler sur la terre nue, elle va donc être d’autant plus absorbée par la plante et ses racines, évitant au passage de faire ruisseler les nutriments plus loin. Avec les canicules de plus en plus fréquentes, cette économie d’eau n’est pas de refus ! Et dans une serre, où la température est plus élevée, le paillage est forcément plus que bienvenu.

Pailler permet d’enrichir la terre

La mise en place d’un paillage de jardin organique va engendrer une décomposition de celui-ci directement au pied des plantes, fruits et légumes, décomposition qui va apporter de nombreux éléments nutritifs dans le sol et donc l’enrichir. Ces matières organiques en décomposition vont aussi attirer de nombreuses petites bébêtes comme les précieux vers de terre, qui se chargeront de les transformer en humus, tout en aérant le sol sur leur passage. C’est un peu le principe du compost, sauf qu’au lieu d’accumuler les déchets dans un bac duquel vous obtiendrez du compost dans plusieurs mois, vous compostez directement sur place. Bien sûr, cela ne sera pas le cas avec un paillage synthétique

Le paillage pour limiter le développement des herbes indésirables

Plus vous allez appliquer une couche épaisse, moins la luminosité va atteindre la terre. Cela sera d’autant plus marqué avec certains types de paillages plus opaques, et avec la combinaison de plusieurs paillis différents. Par conséquent, les herbes qui ne sont pas les bienvenues vont mourir si elles étaient déjà présentes, et ne pas germer du tout s’il y avait des graines. Le désherbage est donc beaucoup moins nécessaire, même si la corvée n’est pas non plus totalement éliminée. De plus, les herbes qui réussiront à traverser le paillis et que vous devrez arracher seront plus faciles à enlever car la terre est plus souple et moins sèche. Une bonne solution donc pour limiter les efforts sans en venir au désherbant chimique nocif pour l’écosystème.

Pailler aide au recyclage des déchets

Nous le verrons un peu plus loin dans cet article, les paillis sont très nombreux et beaucoup d’entre eux sont des éléments que vous avez dans votre jardin. S’ils ne sont pas utilisés, ils sont généralement apportés en déchetterie. Quel dommage quand on prend conscience de leur potentiel ! Les appliquer en paillage du potager permet de les recycler, de protéger et nourrir vos cultures tout en vous évitant un aller-retour à la déchetterie.

Quels sont les différents types de paillages ?

On distingue deux grands types de paillages : les paillages organiques et les paillages non organiques.

Les paillages non organiques

« Organique » se dit de quelque chose qui se rapporte au vivant. Animal ou végétal donc. Par conséquent, un paillis non organique est fait d’une matière inerte. Il y a des avantages et des inconvénients à utiliser ce type de paillage de jardin. Ils sont en général assez efficaces en ce qui concerne la protection du sol et pour limiter les herbes indésirables, mais comme ils ne sont pas vivants, ils ne se décomposent pas et n’enrichissent pas du tout la terre. Il y a les paillages inorganiques minéraux, qui restent naturels, et les paillages synthétiques.

Les paillages minéraux

Comme paillis minéral, on peut utiliser des cailloux, des galets, du sable, des morceaux de tuiles, de la pouzzolane, du gravier… Ils ont l’avantage d’être durables dans le temps et de bien protéger les plantes de la chaleur et sont donc tout à fait indiqués dans les régions les plus ensoleillées. Certains sont particulièrement esthétiques et donc parfaits si vous souhaitez apporter une touche déco à votre jardin.

Les paillages synthétiques

Un paillis synthétique est fabriqué de manière industrielle, généralement en plastique. Vous trouverez dans cette catégorie les bâches en plastique grises, noires ou encore vertes, ainsi que les feutres géotextile. Ces films de paillage sont très efficaces pour protéger et garder l’humidité ou empêcher les « mauvaises » herbes d’envahir jardin et potager. Ils ont par ailleurs une durée de vie assez longue qui vous évite un entretien trop contraignant. Mais leur composition à base de sous-produits de l’industrie pétrochimique en font une option peu recommandable pour qui se préoccupe un minimum de la pollution de l’environnement ou même seulement de celle du sol de son potager. Chez Serres Tonneau, nous utilisons du plastique pour vous proposer des bâches de serres de qualité, mais en revanche, nous ne pouvons que vous conseiller d’opter pour une option naturelle en matière de paillage.

Les paillages organiques

Contrairement aux éléments minéraux ou fabriqués, la matière organique est amenée à se décomposer plus ou moins rapidement et ainsi à nourrir les micro organismes de la terre par les éléments nutritifs qu’elle apporte. Et c’est là son principal atout. Il y a un grand nombre de matières que vous pouvez utiliser pour pailler, à vrai dire à peu près tout ce que vous pouvez récupérer. Mais certaines seront plus riches en azote, tandis que d’autres seront plus riches en carbone. Les plantes ont besoin de ces deux éléments, en proportions variables suivant de quelle espèce il s’agit. Les matériaux dits « verts » sont plus riches en azote, ce sont en principe des matières organiques récentes. Leur assimilation par le sol est rapide. Tandis que les matériaux riches en carbone sont appelés « bruns », sont plus anciens et se décomposent plus lentement.

Les tontes de gazon

Voici un parfait exemple de matière verte. A la fois par sa richesse en azote, mais aussi par sa couleur. Gratuite et facilement trouvable si vous avez un jardin que vous tondez régulièrement, ou même des voisins qui ne savent pas quoi en faire et qui préfèreraient vous en faire don plutôt que d’aller l’apporter en déchetterie. Qu’il s’agisse d’herbes issues du débroussaillage ou de votre tondeuse, il faut éviter de les étaler en couche trop épaisse, ou alors les faire sécher avant, car elles forment une masse assez dense qui peut vite pourrir. L’inconvénient de cette matière est qu’elle peut contenir des graines de mauvaises herbes.

La paille

La paille est une matière organique provenant de la récolte des céréales telles que le blé, le maïs ou encore l’avoine. En effet, l’épi est utilisé mais pas la tige, c’est donc celle-ci qui donne ensuite la paille. Elle fait partie des matières brunes et présente beaucoup d’avantages. Elle protège bien du froid et la chaleur, elle se trouve facilement chez les agriculteurs aux alentours et elle permet d’abriter de nombreux auxiliaires du jardin. Par ailleurs, elle est aussi utile pour créer un tapis au sol évitant que les légumes soient au contact de la terre et pourrissent. Et bien sûr, elle constitue un amendement intéressant. C’est une bonne option pour le paillage du potager, qui vous permettra pas exemple de limiter l’arrosage des tomates.

Le foin

Il s’agit d’herbe sèche. Si vous laissez sécher vos tontes en fine couche assez longtemps, vous obtiendrez donc du foin. Mais vous pouvez aussi en récupérer chez des agriculteurs, tout comme la paille. Il contient beaucoup plus d’azote que la paille et se décompose donc bien plus vite. L’inconvénient du foin est qu’il peut contenir beaucoup de graines susceptibles de germer dans votre paillis.

Le BRF

Le bois raméal fragmenté est constitué de morceaux de branches passées au broyeur. Ce paillage se décompose très lentement et a l’avantage de bien tenir au sol.

Les feuilles mortes

Disponibles à la pelle en automne si vous avez beaucoup d’arbres, les feuilles mortes constituent un apport nutritif très intéressant pour le sol du potager.

Autres paillages

Il existe un grand nombre d’autres paillages, verts ou bruns, tels que les orties, la consoude, les fanes et épluchures de légumes et de fruits, les fougères, les écorces de fèves de cacao, le paillis de lin et même des algues ! Vous trouverez aussi dans le commerce des toiles de paillage biodégradables conçues en fibre de coco ou autres matières végétales, bon compromis entre le synthétique et l’organique.

Nous venons de le voir, les possibilités de paillages sont multiples, pour ne pas dire infinies. Pour prendre soin de votre sol et de la biodiversité tout en limitant vos efforts, vous avez donc l’embarras du choix. A vous de trouver le bon équilibre entre les matières vertes qui fourniront une nourriture rapide pour vos cultures et les matières brunes qui enrichiront la terre, tout en gardant à l’esprit que le meilleur paillage dépend de votre localisation et des espèces que vous cultivez.

Alexis Tonneau

Alexis, cinquième génération à la barre de Les Serres Tonneau depuis 2021, incarne l'innovation au sein d'une tradition familiale débutée en 1962. Formé en ingénierie, avec un parcours enrichi dans la cosmétique et la chimie de l'emballage, il a choisi de poursuivre l'œuvre de sa famille en embrassant les défis du jardinage moderne. Passionné par le lien entre l'homme et la nature, Alexis voit le jardinage comme un acte de pleine conscience, un moyen de ralentir et de se reconnecter à soi dans un monde rapide.

Sous sa direction, Les Serres Tonneau promeut une vision du jardinage durable, rejetant la surconsommation pour des serres simples, efficaces, et écologiques. Alexis défend la permaculture et l'agroécologie, envisageant un avenir où culture et jardinage riment avec respect de l'environnement.

À travers ses écrits, il partage sa conviction que des pratiques durables peuvent transformer notre relation à la terre, encourageant chaque jardinier à adopter une approche plus consciente et respectueuse. Alexis aspire à inspirer une nouvelle génération de jardiniers, guidés par les principes de durabilité et d'innovation, pour cultiver un avenir plus vert pour notre planète.