Les palmiers sont du plus bel effet au jardin. Ces plantes des pays chauds donnent un effet qu’aucune autre plante ou arbuste ne peut apporter en termes de décoration. Mais étant donné leur origine, sont-ils armés pour passer un hiver rigoureux dans nos régions ? Comment les protéger ?

Culture des palmiers et particularités

Contrairement à ce que l’on pourrait penser de prime abord, le palmier n’est pas un arbre. Il s’agit d’une plante exotique, bien qu’on en trouve fréquemment dans nos régions. On les reconnaît facilement avec leur tige (et non leur tronc !) fine et régulière, appelée le stipe, et leurs feuilles en forme de palmes, de plumes ou d’éventails. Avec plus de 2 500 espèces, on en trouve notamment dans les îles tropicales, auxquelles ils sont souvent associés, mais aussi dans les régions chaudes comme les déserts. Certains peuvent mesurer plusieurs dizaines de mètres de hauteur, et d’autres peuvent dépasser un mètre de diamètre. Bien qu’il fasse partie des plantes exotiques, le palmier a la particularité de s’adapter à des climats différents, et si seules deux espèces (le palmier nain et le dattier de Crète) peuvent prospérer naturellement en Europe, de nombreuses autres sont facilement cultivées dans les jardins, en pot ou en pleine terre. Un sol drainant, sur lit de gravier ou de billes d’argile, est fortement recommandé pour que cette plante s’épanouisse au mieux. Palmier et piscine font bon ménage, plongeant votre zone de baignade dans une ambiance lagon digne des Antilles. Mais les palmiers peuvent aussi orner une allée, un massif, qu’ils soient seuls ou à plusieurs, une terrasse, ou même être gardés en intérieur, si bien sûr leur taille le permet. Dans les pays où ils sont très cultivés, ils sont utilisés aussi bien pour l’alimentation que pour la construction, la fabrication textile, la vannerie, ou encore la médecine traditionnelle. Leur rusticité (c'est-à-dire leur capacité à supporter des conditions difficiles, notamment de températures) peut varier fortement selon l’espèce. Il faut donc bien se renseigner sur la variété de palmier que vous vous procurez et sur ses besoins. Vous pourrez ainsi mettre en place les actions d’hivernage nécessaires. 

Hivernage des plantes : définition

L’hivernage des plantes, c’est le fait de les mettre à l’abri des conditions de vie assez difficiles qui vont survenir en hiver (le froid, le gel, etc.). Mais cela ne signifie pas nécessairement les rentrer en intérieur, ce qui est parfois impossible, notamment dans le cas de plantes de plusieurs mètres de haut ou de végétaux en pleine terre. Les plantes ont toutes des caractéristiques différentes, une résistance au froid différente, et elles ne supporteront pas les mêmes températures donc n’auront pas besoin de la même attention pour passer l’hiver sans encombre. L’hivernage d’une plante dépend également de votre région : s’il ne gèle jamais là où vous vivez, les actions à mettre en place ne seront pas les mêmes que si vous habitez dans le nord de la France. Certaines plantes nécessiteront en effet d’être rentrées dans la maison ou dans une véranda, pour d’autres, un placement sous une serre de jardin suffira. Pour certaines qui ne peuvent être déplacées, une housse de protection appelée voile d’hivernage empêchera le pire. Et un simple paillage bien épais ou un butage peut suffire pour protéger les racines lorsque c’est la partie la plus fragile.  

Pourquoi mettre en place l’hivernage des palmiers ?

Comme évoqué précédemment, il existe un très grand nombre d’espèces dans la famille des palmiers, aussi appelés les Palmacées ou Arécacées. Parmi eux, certains sont très sensibles au gel tandis que d’autres, très rustiques, comme le Trachycarpus fortunei ou palmier-chanvre, peuvent supporter des températures allant jusqu’à -20°C ! Si pour ces derniers, aucune protection ne sera nécessaire par chez nous, pour ceux qui ont une résistance au froid limitée, elle sera indispensable, sans quoi ils ne passeront pas l’hiver. Par ailleurs, pour une même espèce, la protection hivernale à mettre en place sera différente pour un palmier en pot et pour un palmier en terre. Les palmiers en pot seront en effet plus fragiles, étant donné qu’ils n’auront pas le sol pour jouer le rôle de masse thermique. Il faut également noter que même pour les espèces les plus résistantes au jardin, une protection du gel peut être nécessaire pour les plus jeunes spécimens, qui restent fragiles les premières années, surtout l’année de la plantation. Gardez à l’esprit que la température n’est pas le seul point à prendre en considération pour vos palmiers l’hiver, le vent peut lui aussi être très néfaste. Si les températures descendent en dessous de -5°C ou même de -10°C, cela peut parfois être moins fatal qu’une nuit à -1 ou -2°C pendant laquelle il y a beaucoup de vent.  

Hiverner les palmiers cultivés en pots

Alors concrètement, comment garder les palmiers en vie en hiver lorsqu’ils sont cultivés en pots ? Première solution, la plus sûre, c’est de les rentrer dans un lieu qui, sans être chauffé, est à l’abri du gel. Comme pour les autres plantes et fleurs, si vos palmiers sont semi-rustiques donc peuvent supporter des températures négatives, il n’y a même pas besoin que l’abri en question soit hors gel, mais simplement qu’il y ait les quelques degrés supplémentaires qui suffisent à la protection de vos végétaux. Ce peut être une véranda, un garage, ou même une serre tunnel. L’idéal est généralement de trouver un endroit d’une température entre 5 et 10°C, qui bénéficie de suffisamment de lumière. Attention au choc thermique lors du changement de lieu, mieux vaut y aller progressivement. Si cette solution est la plus simple et efficace, elle n’est pas envisageable pour tout le monde. Certains n’auront pas l’endroit disponible, pas de garage ou trop de bazar à l’intérieur, ou encore une serre dans laquelle il ne fait pas assez chaud. Dans ce dernier cas, un chauffage pour serre peut résoudre le problème. D’autres auront l’endroit, mais le palmier sera trop haut pour être rentré ou le pot sera trop lourd pour être déplacé. Les recommandations seront alors les mêmes que pour les palmiers en terre.  

La protection hivernale des palmiers en terre

L’hivernage du palmier en pleine terre est spécifique car celui-ci ne peut être déplacé. Donc à moins de pouvoir ériger une serre autour de lui, c’est avec d’autres procédés qu’il va falloir le protéger. L’idéal est évidemment d’anticiper cette protection, car c’est dès la plantation que l’on peut agir : en plaçant une couche de matière drainante dans le trou, on limite l’humidité. Par la suite, avant l’hiver, on commence par protéger les racines en plaçant à la base du palmier une bonne couche de paillage (paille, feuilles mortes, BRF…). Il faut savoir que pour un palmier, la partie la plus importante qu’il faut à tout prix protéger est la partie située tout en haut du stipe (faux tronc), là d’où partent les feuilles, car c’est la seule partie capable de générer de nouvelles pousses. Il est donc impératif d’empêcher le froid de l’atteindre. Pour cela, il convient de rassembler toutes les feuilles en les plaçant à la verticale, puis de les attacher ensemble à l’aide d’une fine corde pour protéger le cœur du palmier du froid. Il faut ensuite entourer le « tronc » dans un manchon de paille puis, pour finir, placer un voile d’hivernage sur le palmier afin de recouvrir toute la partie haute, comprenant le cœur et les feuilles ficelées, si possible avec plusieurs épaisseurs. Ce voile d’hivernage ou housse de protection hivernale devra être en matériau ultra respirant (surtout pas en plastique) afin d’éviter le pourrissement du palmier via l’humidité. Les housses vendues en jardinerie sont conçues exprès pour cet usage et donc laissent respirer les arbres et les plantes. Dans le cas d’une culture hors sol, pensez à protéger le palmier en pot du gel en entourant également celui-ci. 

Les palmiers font partie des plantes les plus répandues dans nos jardins. Selon les espèces, ils auront besoin d’un minimum de protection. Les pailler, les couvrir d’une bonne couverture, ou carrément les rentrer à l’abri, l’important est de bien se renseigner sur leurs besoins pour leur apporter l’attention nécessaire

Alexis Tonneau

Alexis, cinquième génération à la barre de Les Serres Tonneau depuis 2021, incarne l'innovation au sein d'une tradition familiale débutée en 1962. Formé en ingénierie, avec un parcours enrichi dans la cosmétique et la chimie de l'emballage, il a choisi de poursuivre l'œuvre de sa famille en embrassant les défis du jardinage moderne. Passionné par le lien entre l'homme et la nature, Alexis voit le jardinage comme un acte de pleine conscience, un moyen de ralentir et de se reconnecter à soi dans un monde rapide.

Sous sa direction, Les Serres Tonneau promeut une vision du jardinage durable, rejetant la surconsommation pour des serres simples, efficaces, et écologiques. Alexis défend la permaculture et l'agroécologie, envisageant un avenir où culture et jardinage riment avec respect de l'environnement.

À travers ses écrits, il partage sa conviction que des pratiques durables peuvent transformer notre relation à la terre, encourageant chaque jardinier à adopter une approche plus consciente et respectueuse. Alexis aspire à inspirer une nouvelle génération de jardiniers, guidés par les principes de durabilité et d'innovation, pour cultiver un avenir plus vert pour notre planète.