L’orge fait partie des céréales les plus cultivées, avec le blé, le maïs, le riz et le sorgho. Sa culture est assez facile, mais elle nécessite tout de même quelques pré-requis avant de se lancer. D’autant plus qu’il existe de nombreuses sortes d’orge qui n’ont pas forcément les mêmes caractéristiques. Zoom sur l’orge de printemps, ses particularités et les conseils de culture. 

L’orge de printemps : une variété spécifique

L’orge de printemps est une catégorie spécifique d’orge commune, une plante céréalière qui ressemble fortement au blé, utilisée dans le monde entier en agriculture pour la consommation animale et humaine, notamment la fabrication de bière, et accessoirement pour sa paille. On trouve également parmi les variétés d’orge destinées à la culture en champs l’orge d’hiver, et les escourgeons, qui sont des orges d’hiver avec un plus grand nombre de rangs. La différence entre elles réside dans leur capacité de résistance aux conditions climatiques. L’orge d’hiver, comme son nom le laisse deviner, est plus adaptée au froid (certaines supportent jusqu’à -15°C), tandis que l’orge de printemps ne supporte pas le gel. Les très nombreuses variétés existantes et leurs différentes conditions de culture font qu’il est possible de cultiver ces céréales aussi bien dans des climats tropicaux qu’à haute altitude. Il existe plus d’un millier de variétés différentes d’orge de printemps.

L’orge de printemps se sème-t-elle uniquement au printemps ?

La meilleure période pour semer l’orge de printemps se situe entre la mi février et la mi mars, juste avant l’arrivée du printemps donc. Pourquoi ne pas semer avant la mi février ? Parce que l’orge de printemps étant une catégorie d’orge qui ne supporte pas les grands froids, un semis trop précoce expose les cultures au gel, alors qu’elles sont en pleine germination ou viennent de sortir de terre, encore fragiles. Pourquoi ne pas semer après la mi mars, puisque les températures sont plus agréables ? Les orges de printemps ont une période de croissance relativement rapide qui permet leur culture pendant la saison chaude. Mais s’ils sont semés trop tard, ils n’auront pas le temps de développer plusieurs tiges (phénomène que l’on appelle le tallage), ce qui va diminuer le rendement, et peut même provoquer une malformation des grains qui ne se développent pas assez. On parle alors d’échaudage. Le calendrier des semis doit donc être scrupuleusement respecté, au risque de se retrouver avec une récolte bien amoindrie. Lorsqu’on n’a pas d’autre choix que d’épandre au sol ses semences après le 15 mars, il faut semer avec une densité plus importante, pour compenser le rendement inférieur. On rajoute une trentaine de graines par m² toutes les deux semaines, c'est-à-dire que si vous semez habituellement 300 graines par m², il vous faudra en utiliser 330 à la fin du mois de mars, 360 à la mi avril, etc. Plus les conditions de culture sont difficiles, plus on augmentera sa densité de semis. Mais dans les régions où les hivers sont doux, il est possible de semer l’orge de printemps en automne. S’il n’y a aucun risque de gel, ceux-ci peuvent être effectués en novembre. Si le froid est un peu plus intense, tout en étant raisonnable, il vaut mieux le faire en janvier-février. Les dates de semis dépendant donc fortement de la région et de son climat. 

Semis de printemps : gare au ressuyage !

Un autre paramètre important à prendre en compte pour bien choisir sa période de semis d’orge printanier : le ressuyage. Le ressuyage, en agriculture, est le fait pour le sol de s’assécher, de perdre son humidité. C’est comme l’essuyage, mais sans l’action d’essuyer. Il intervient grâce au vent et à la chaleur du soleil notamment. On parle généralement de ressuyage à la sortie de l’hiver, lorsque l’humidité importante accumulée est finalement évacuée et rend la terre assez sèche pour être travaillée et accueillir les cultures. En ce qui concerne les cultures de céréales, la quantité d’eau dans le sol joue sur la compaction de celui-ci qui impacte fortement le développement des plants. Le sol doit être sec sur une profondeur d’au moins 30 centimètres afin d’éviter un tassement de la terre postérieur aux semis (notamment du fait de l’utilisation d’engins agricoles de plus en plus lourds) et donc un mauvais développement des racines. Afin de vérifier le bon ressuyage du sol, le test de la motte de terre constitue déjà un bon indicateur : en en prenant une dans la main, celle-ci doit se désagréger sans former de petites boules ni coller à la peau. Dans le cas contraire, le sol est encore trop humide.  

A quelle densité semer l’orge de printemps ?

Une fois que vous avez décidé de la bonne période pour semer votre orge de printemps, que cela soit effectivement au printemps, un peu avant, ou carrément à l’automne, il vous faut savoir quelles sont les meilleures pratiques de semis pour l’orge de printemps. Il s’agit de trouver le juste milieu afin que la quantité de semences utilisée ne soit pas trop importante, tout en permettant un rendement final intéressant. En tout cas, pour que le processus reste rentable financièrement malgré les pertes que peuvent subir les cultures du fait des conditions météo et des éventuelles maladies. Une densité trop importante peut être elle-même responsable de pertes, la proximité entre les plants renforçant les risques de maladie, ou accentuant certains phénomènes que l’on cherche à éviter comme la verse (les tiges se trouvent couchées sur le sol). Il est conseillé de semer environ 300 grains par m² (de 270 à 330 grains), ce qui permet d’obtenir au final un minimum de 250 plantes par m². 

Peut-on semer l’orge de printemps sous serre ?

Avec plus de 8 millions de tonnes produites en France en 2022, l’orge est une céréale essentiellement cultivée par les agriculteurs professionnels. Ce qui n’empêche pas les particuliers d’en faire pousser, dans les potagers ou sous des abris couverts, que ce soit pour sa consommation directe, pour la fabrication de bière artisanale, pour sa faculté d’enrichir le sol en azote, ou tout simplement pour ses qualités ornementales, en place ou en bouquets secs. Si vous souhaitez en cultiver chez vous, vous pouvez tout à fait le faire sous une serre tunnel. L’orge de printemps étant sensible au froid, l’utilisation d’une serre de jardin vous permettra en effet d’effectuer vos semis plus précocement. Si vous souhaitez en faire une plante décorative, vous pouvez même la semer en pot. Sous serre ou non, l’orge, qu’elle soit de printemps ou d’un autre type, a besoin d’une terre bien meuble. Il sera donc particulièrement important de l’aérer avant le semis. Placer votre culture d’orge de printemps sous une serre de jardin à l’abri des intempéries va également limiter la survenue maladies cryptogamiques comme l’oïdium, la rouille ou la fusariose, particulièrement fréquentes. Il faudra aussi vous méfier des gastéropodes et des pucerons.

Orge de printemps et arrosage

L’orge est une plante qui résiste assez bien au manque d’eau, mais il est toutefois préférable de bien l’irriguer si l’on veut obtenir un résultat convenable. Celui-ci peut être cinq fois supérieur, voire plus, avec une irrigation appropriée. L’apport en eau devra augmenter au fur à mesure de la croissance de l’orge, sans être excessif, jusqu’à ce que les épis soient mûrs. A ce moment-là, l’arrosage n’est presque plus nécessaire. 

L’orge de printemps porte bien son nom, il n’aime pas le froid. Mais pas besoin de 20°C pour le cultiver. Dans les régions à hivers doux, une fois les périodes humides passées, il est tout à fait possible d’en semer à un autre moment de l’année. Il faudra simplement veiller à adapter la densité de semis aux conditions de culture afin d’assurer un bon rendement. 

Léa Modave

Léa, Responsable E-commerce et Marketing digital chez Les Serres Tonneau depuis 2024, puise son expertise dans une longue tradition familiale de floriculture. Issue d’une famille de passionnés de nature, elle a grandi entourée de serres et de jardins. Ses grands-parents, floriculteurs depuis des générations, lui ont transmis l’amour des plantes et le respect de la terre. En travaillant plusieurs années dans le domaine des fleurs, Léa a perfectionné son savoir-faire en horticulture et s’est engagée dans une approche respectueuse de l’environnement.

Aujourd’hui, elle allie tradition et modernité, en mettant son expertise florale au service du e-commerce des Serres Tonneau pour offrir des solutions de jardinage durables. Léa défend une vision du jardinage simple, éthique, et en harmonie avec la nature. À travers ses articles, elle partage sa passion pour la nature et promeut des pratiques durables qui encouragent chacun à se reconnecter à la terre.

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