Vous allez découvrir dans cet article quels sont les légumes que l’on nomme « légumes oubliés » et pour quelles raisons ce surnom leur a été donné. Vous saurez aussi pour quelles raisons il est judicieux de leur faire une place au potager.

Qu’appelle-t-on les légumes oubliés ?
On ne parle pas du tout ici de légumes achetés au centre commercial et que vous auriez « oubliés » dans un coin du réfrigérateur, ni de légumes que vous auriez plantés au potager dans un endroit que vous n’utilisez pas d’habitude et auquel vous n’auriez ensuite plus pensé… Non, ceux que l’on appelle « légumes oubliés », ce sont des légumes ou des variétés de légumes, qui ont été beaucoup cultivés et consommés autrefois, plus ou moins récemment, mais qui aujourd'hui ne figurent plus sur les étals des magasins et des marchés. N’étant plus commercialisés, nous avons cessé de les acheter, donc de les cuisiner, si bien qu’aujourd’hui nous ne connaissons même plus leur nom !
Pourquoi ces légumes ont-ils été « oubliés » ?
Il y a plusieurs raisons au fait que certains légumes aient ainsi disparu de la circulation.
Des variétés synonymes de pauvreté
Certains légumes étaient très cultivés à l’époque de nos grands-parents ou arrière-grands-parents, tout simplement parce qu’ils étaient simples à exploiter, assuraient une récolte généreuse et pouvaient servir dans un grand nombre de plats. Les personnes qui travaillaient la terre étaient plus nombreuses qu’aujourd’hui, et les revenus étaient moins importants. Le rapport à l’argent et à la consommation de manière générale était aussi différent. Ces légumes « faciles » ont été associés au manque d’argent, à la pénurie, voire même à des périodes de guerre. Cela les a rendus moins attrayants à une période où l’argent est omniprésent et où la peur d’en manquer est la préoccupation principale !
Un style pas assez moderne
Eh oui, tout est question de mode, même pour les légumes ! Nous vivons une époque particulière, où la majorité des jeunes enfants ne sont pas capables de donner plus de trois noms de légumes, où ils ne savent pas ce qu’est une aubergine, et où la plupart d’entre eux, à la question « quel est ton légume préféré ? » vous répondront « les friiiiiiites ! ». A l’ère du tout tout de suite, du métro-boulot-dodo, nombreux sont ceux qui n’ont pas le temps de cuisiner, encore moins de cultiver. Pour eux, c’est conserves ou surgelés, et on trouve moins de rutabagas et de pâtissons au rayon conserve que de carottes et de haricots verts. Par ailleurs, nous sommes encerclés par le sucre. Pas étonnant que les légumes les plus consommés soient des légumes fruits ou des légumes aux saveurs sucrées, plutôt que les racines et les légumes feuilles sauvages. Enfin, nous vivons dans une société du paraître, c’est le cas aussi pour l’alimentation. L’esthétique joue un rôle important, et les légumes oubliés sont parfois appelés « légumes moches ». Une belle tomate bien ronde et bien rouge est plus attirante qu’un panais tout tordu !
La production agricole intensive
Aujourd’hui la plupart des légumes sont produits en agriculture intensive. Leur culture s’étend sur des kilomètres carrés de champs labourés par de gros tracteurs, ou à l’intérieur d’une serre tunnel parmi des dizaines d’autres, et traités régulièrement aux pesticides. Et bien sûr, tout cela en monoculture. Les variétés cultivées industriellement sont des variétés hybrides conçues en laboratoire, en croisant plusieurs types de plants pour en soutirer les meilleures caractéristiques. Rien à voir donc avec le jardinage de nos ancêtres !

Les légumes oubliés : le retour
Si vous êtes en train de lire aujourd’hui un article sur les légumes oubliés, ce n’est pas parce que vous vous êtes perdu sur un site historique relatant les dures conditions de vie des générations précédentes. Non. C’est parce que ces légumes oubliés reviennent sur le devant de la scène. Pourquoi ? Parce que malgré le culte de l’argent et de l’apparence, on revient aux vraies valeurs, au travail du sol et au bon goût des choses simples. On ne compte plus les particuliers qui cultivent leur potager, font leurs propres semis, acquièrent une serre de jardin, s’échangent graines et bons conseils entre voisins… D’autres se soucient de plus en plus de ce qu’ils mettent dans leurs assiettes, et le marché du bio n’a jamais été aussi florissant ! Un contexte parfait pour le retour de nos chers légumes !
Pourquoi cultiver des légumes oubliés ?
Vous cherchez une bonne raison pour leur faire une place dans votre potager ? Sachez que s’ils reviennent en force, les légumes oubliés ne sont pas non plus très répandus dans toutes les grandes surfaces. Même sur les marchés, tous les primeurs n’en vendront pas, et les petits producteurs pas forcément non plus. Vous arriverez peut-être à en trouver sur deux ou trois stands suivant la taille de votre marché local. Par conséquent, la meilleure solution est de les cultiver vous-même ! D’autant plus que ce sont quasiment toutes des plantes légumières très résistantes, rustiques, productives, et dont le goût est bien plus appréciable que celui des productions industrielles ! Et pour ne rien gâcher, vous participez à la biodiversité.
Comment cultive-t-on les légumes anciens ?
La meilleure solution pour débuter est de se procurer des graines, soit par le bouche-à-oreille, soit sur internet. En effet, acheter des plants sera plus compliqué car ces variétés restent rares et les jardineries comme les horticulteurs risquent de ne pas pouvoir vous en fournir. Une fois que vous avez vos semences, il ne reste plus qu’à les mettre en terre, en suivant le calendrier de semis tel qu’il vous sera indiqué sur le sachet ou selon les conseils de la personne qui vous aura fait don des graines. Pour la suite, un légume oublié est une plante comme les autres. Elle aura donc besoin de plus ou moins d’eau et de soleil. Récupérer les graines sur vos propres plants vous rendra autonome et au bout de quelques années, les légumes se seront adaptés à votre environnement en développant encore plus de résistance.
Quels légumes anciens cultiver ?
Les légumes oubliés peuvent être des légumes à part entière ou certaines variétés d’un légume bien connu.
Le panais
Le panais est un légume racine très ancien qui était énormément cultivé avant l’arrivée de la pomme de terre, qui l’a carrément détrôné. Ressemblant à la carotte mais de couleur blanche, il a un goût sucré et se cuisine comme sa rivale : en purée, soupe, ou même en frites. Côté culture, il est plutôt facile et ne craint pas le froid, ni les maladies et les ravageurs.

Le pâtisson
De la famille des courges, les pâtissons ont une forme bien reconnaissable : ronds et dentelés, ils peuvent faire penser à des fleurs. Surtout que leurs couleurs sont très variées, il en existe des blancs, des oranges, des rouges, des verts, des rayés… Sa saveur douce rappelle celle de l’artichaut.
Le rutabaga
Cousin du navet, il est cultivé pour ses tubercules de diverses couleurs dont la chair se consomme cuite. Rustique, il se récolte en automne et en hiver.
Le topinambour
Avec une apparence à mi-chemin entre les pommes de terre et le gingembre, il est pourtant cousin du tournesol et a pour deuxième nom « artichaut de Jérusalem », parce que son goût sucré et délicat en rappelle la saveur, comme le pâtisson. Vivace, il se pare en été de belles fleurs dorées qui attirent les pollinisateurs.
Le chou-rave
Cette variété de chou a la particularité de se présenter sous forme de boule, généralement de la taille d’une pomme mais pouvant être beaucoup plus grosse suivant les variétés, au léger goût de noisette. Il possède des tiges assez courtes dont les feuilles peuvent aussi se consommer. Ses nombreuses vitamines et minéraux lui confèrent un important intérêt nutritif.
De culture facile, résistants, souvent rustiques, et en plus délicieux, pas étonnant que les légumes si longtemps oubliés soient aujourd’hui remis à l’honneur. Encore peu répandus dans le commerce, si vous ne les trouvez pas au marché, n’hésitez pas à les cultiver vous-même !

Léa Modave
Léa, Responsable E-commerce et Marketing digital chez Les Serres Tonneau depuis 2024, puise son expertise dans une longue tradition familiale de floriculture. Issue d’une famille de passionnés de nature, elle a grandi entourée de serres et de jardins. Ses grands-parents, floriculteurs depuis des générations, lui ont transmis l’amour des plantes et le respect de la terre. En travaillant plusieurs années dans le domaine des fleurs, Léa a perfectionné son savoir-faire en horticulture et s’est engagée dans une approche respectueuse de l’environnement.
Aujourd’hui, elle allie tradition et modernité, en mettant son expertise florale au service du e-commerce des Serres Tonneau pour offrir des solutions de jardinage durables. Léa défend une vision du jardinage simple, éthique, et en harmonie avec la nature. À travers ses articles, elle partage sa passion pour la nature et promeut des pratiques durables qui encouragent chacun à se reconnecter à la terre.