Les mauvaises herbes comme on les appelle souvent, n’ont en fait rien de mauvais. Elles peuvent même nous être utiles. Il n’empêche qu’à certains endroits du jardin, on préfère ne pas les voir pousser… Pour cela, on peut utiliser la méthode manuelle très fatigante, les vieilles méthodes à base de produits du quotidien comme le vinaigre ou le gros sel, plus ou moins efficaces, la méthode radicale du désherbant chimique, particulièrement néfaste pour l’environnement, ou choisir la technique du paillage. C’est cette dernière que nous allons développer dans cet article. 

Le paillage contre les mauvaises herbes, comment ça marche ?

Le paillage consiste à couvrir le sol d’une matière ou d’un mélange de plusieurs matières, qui peuvent être synthétiques, minérales ou organiques. Parmi les objectifs liés à l’application d’un paillage, on trouve l’économie d’eau, ce qui peut être particulièrement utile dans une serre tunnel, le réchauffement de la terre, la fertilisation du sol dans le cas d’un paillage végétal, mais aussi et surtout la lutte contre les adventices. En couche plus ou moins épaisse selon sa composition, il va empêcher les rayons du soleil d’atteindre la surface du sol, et donc limiter fortement la croissance des herbes indésirables.

Quel paillage pour empêcher les mauvaises herbes ?

Il existe plusieurs types de paillages, et dans chaque type de nombreux paillages différents. On n’utilisera pas le même en fonction de l’endroit à pailler et de ses besoins.

Les toiles de paillage synthétiques

La toile de paillage se présente sous forme de rouleau. Lorsqu’elle est synthétique, ce rouleau est composé de plastique, généralement de polypropylène ou de matériaux recyclés. Le film plastique utilisé est conçu spécifiquement pour cet usage, à ne pas confondre avec d’autres types de bâches comme la bâche de remplacement pour serre que nous vendons par exemple. Concrètement, cela se présente comme une bâche, noire ou verte foncée, d’une largeur variable, à dérouler directement sur le sol. L’épaisseur de la toile anti herbes et sa couleur opaque bloque la lumière tout en étant perméable à l’eau, ce qui en fait une solution très efficace. Sa composition la rend durable, et de ce fait vous n’avez pas besoin de la changer tous les ans. Si son utilisation est largement moins nocive que l’emploi de désherbant chimique, le plastique qui la compose la rend tout de même peu écologique… A utiliser de manière raisonnée et après avoir éliminé les autres alternatives de paillage naturel.

Un paillage organique anti herbes indésirables

Le paillage organique est constitué de matière végétale plus ou moins récente et plus ou moins chargée en azote et en carbone. Afin de constituer une protection efficace en tant que paillage anti herbes, l’épaisseur de matière devra être d’au moins dix centimètres. En effet, on retrouve dans cette catégorie la paille, les feuilles mortes, le foin, l’herbe de tonte, les copeaux, les écorces, les paillettes, le BRF… autant de matières intéressantes pour la fertilisation du sol, mais légères et moins opaques qu’un film de paillage synthétique. Il ne faut donc pas lésiner sur la quantité pour faire barrage à la lumière. Et garder à l’esprit qu’il faudra le renouveler régulièrement.

L’entre deux : la toile anti herbes biodégradable

Il existe une troisième option à mi-chemin entre le voile de paillage synthétique et la matière organique brute, puisque cette solution consiste à dérouler une toile de jardin qui se présente là aussi en rouleaux, mais constituée exclusivement de composants naturels. Un paillage toile, mais amené à se décomposer. Il s’agit le plus souvent de jute, de lin, de chanvre ou de coco. Elles sont par nature moins durables que le feutre de paillage synthétique, mais plus que le paillage organique simple. Comme pour le synthétique, il existe en naturel des toiles de paillage de largeur et de prix très variables, mais elles sont la plupart du temps plus chères que les versions plastiques. Les toiles de paillage naturelles allient la facilité d’installation avec le respect de l’environnement, tout en nourrissant le sol et en ayant un rendu assez esthétique. Le choix dépend de ce que l’on souhaite en faire : pour des plantes ou des légumes, l’option biodégradable sera bien sûr la plus adaptée, tandis que sous le gravier d’une allée, la longévité de la bâche synthétique sera à privilégier.

Une autre option : le paillage minéral

S’il ne nourrit pas le sol puisqu’il ne se décompose pas, le paillis constitué de minéraux limite bien le développement des adventices, tout en étant très esthétique. C’est pourquoi on l’utilise souvent dans les massifs, ou dans les autres zones de culture plutôt ornementale. On peut employer du gravier, des billes d’argile, de l’ardoise, des galets, de la pouzzolane…

Comment mettre en place son paillage anti mauvaise herbe ?

Quelle que soit l’option choisie, toile synthétique, matière organique brute, toile de paillage anti herbes biodégradable, ou paillage minéral, la première étape va consister dans tous les cas à désherber la zone à recouvrir. Si on veut éliminer la mauvaise herbe, autant les retirer avant de placer la protection ! Moins on laisse de petites pousses, plus ces herbes mettront du temps et auront des difficultés pour se développer. Si vous devez travailler le sol, c’est à ce moment-là qu’il faut le faire.

Pose d’un paillage organique ou minéral

Après le désherbage et l’éventuel travail de la terre, vous n’avez plus qu’à poser directement votre paillis, soit seul, soit en le mélangeant au préalable avec un autre paillis. Vous pouvez aussi procéder par couche, par exemple une couche de compost recouverte d’une couche de gravier, ou encore une couche d’herbe de tonte recouverte d’une couche de BRF. Pour rappel, le paillage organique devra être posé en couche d’une dizaine de centimètres minimum pour être efficace dans son rôle anti herbes.

Installation d’une toile synthétique

Même si la matière composant ce type de film plastique est particulièrement robuste, elle n’est pas éternelle. Alors on fait en sorte dès le départ de mettre toutes les chances de notre côté pour qu’elle ne s’abîme pas prématurément. Pour cela, en désherbant et travaillant la terre, on retire petits et gros  cailloux et autres éléments susceptibles de déchirer la bâche. Dernière chose à faire avant la pose : fertiliser le sol. En effet, la toile va limiter fortement la vie en dessous, ce qui inclut les éléments nutritifs du sol : absence de végétaux, cela veut dire absence de décomposition de matière organique pour nourrir la terre et par extension, vos plantes. Il faut donc fournir une nourriture riche et qui va durer un certain temps. Si la toile de paillage anti mauvaise herbe est destinée à être recouverte par un autre matériau dans un but décoratif, amender le sol est évidemment inutile. Pour l’installation à proprement parler, il faut découper un morceau de toile correspondant à la zone à recouvrir, en laissant 20 centimètres à chaque extrémité. En fonction de la largeur de rouleau choisie, vous aurez peut-être besoin d’en superposer plusieurs, auquel cas il est conseillé de les faire se chevaucher sur 20 centimètres. Une fois bien tendue, les rebords seront enterrés dans des tranchées pour empêcher la toile de jardin de s’envoler, et des agrafes seront placées sur toute la surface pour stabiliser le tout. Si vous devez planter des végétaux par-dessus, il n’y aura qu’à faire des entailles en croix au cutter et à y placer vos plants.

Mise en place d’un voile biodégradable

Si la composition diffère par rapport à une toile synthétique, l’installation est similaire. La seule différence réside dans le fait de fertiliser le sol : avec une protection anti herbes en film biodégradable, ce n’est pas nécessaire. 

Vous savez désormais comment mettre en place un paillage anti mauvaise herbe, que ce soit dans une allée, au potager, sous une haie ou n’importe où ailleurs. Le plus dur sera de choisir lequel vous correspond, ensuite la pose sera un jeu d’enfant !

Alexis Tonneau

Alexis, cinquième génération à la barre de Les Serres Tonneau depuis 2021, incarne l'innovation au sein d'une tradition familiale débutée en 1962. Formé en ingénierie, avec un parcours enrichi dans la cosmétique et la chimie de l'emballage, il a choisi de poursuivre l'œuvre de sa famille en embrassant les défis du jardinage moderne. Passionné par le lien entre l'homme et la nature, Alexis voit le jardinage comme un acte de pleine conscience, un moyen de ralentir et de se reconnecter à soi dans un monde rapide.

Sous sa direction, Les Serres Tonneau promeut une vision du jardinage durable, rejetant la surconsommation pour des serres simples, efficaces, et écologiques. Alexis défend la permaculture et l'agroécologie, envisageant un avenir où culture et jardinage riment avec respect de l'environnement.

À travers ses écrits, il partage sa conviction que des pratiques durables peuvent transformer notre relation à la terre, encourageant chaque jardinier à adopter une approche plus consciente et respectueuse. Alexis aspire à inspirer une nouvelle génération de jardiniers, guidés par les principes de durabilité et d'innovation, pour cultiver un avenir plus vert pour notre planète.