Le paillage, vous connaissez. C’est le procédé utilisé lorsque vous recouvrez le sol du jardin. Il peut être effectué avec diverses matières et être mis en place pour des raisons variées. Mais tous les paillages ne se valent pas. Aujourd’hui, zoom sur les paillages naturels. 

Le but du paillage

Le paillage consiste à couvrir une surface de culture en y appliquant une épaisseur plus ou moins importante de matière. S’il était longtemps réservé aux jardiniers bio ou en permaculture, il se répand désormais dans beaucoup de jardins et potagers, figurant souvent parmi les premiers conseils de jardinage. Il était initialement effectué avec de la paille, d’où le nom de paillage qui est resté malgré la diversité des matières utilisables. Il présente de nombreux intérêts.

Diminution des mauvaises herbes

L’une des principales raisons d’appliquer un paillis, c’est que celui-ci va limiter la croissance des herbes que vous n’avez pas invitées au jardin. En effet, en appliquant une couche de matière partout sur le sol hormis là où vous avez vos plantations, cette couverture va empêcher la lumière du soleil de profiter aux végétaux se trouvant dessous. Par conséquent, les adventices comme on les appelle, vont mourir et leurs graines germeront très difficilement. Une manière propre et simple de limiter la corvée de désherbage. 

Protection des sols

Le paillis constituant une couche au-dessus du sol, il permet de préserver celui-ci des effets néfastes de la pluie, de la grêle, du vent et autres aléas météorologiques. Suivant la matière utilisée, pailler permet également de créer une barrière isolante, aussi bien contre le froid que contre la chaleur. 

Une terre moins sèche

Si le paillis protège de la pluie, il laisse toutefois passer l’eau. Du moins pour la plupart des matériaux utilisés. Une fois que celle-ci a traversé la couche de matière, elle va ensuite beaucoup moins s’évaporer, puisque les rayons du soleil ne viendront pas taper directement sur la surface de la terre. Le paillage limite par conséquent les besoins en arrosage, ce qui peut être intéressant notamment dans une serre de jardin, dans laquelle les plantes ne reçoivent pas d’eau naturellement. 

Paillage naturel et paillage synthétique

Parmi les différents types de paillage, on peut distinguer ceux qui s’appliquent « à la main », zone par zone, et ceux sous forme de rouleaux. Chaque rouleau se présente comme une sorte de nappe à poser au sol. Mais la distinction la plus fréquente concerne la composition. Il existe en effet des paillis composés de matières naturelles, qui peuvent être organiques ou minérales, tandis que d’autres sont constitués de matériaux synthétiques.

Les + du paillage naturel

Le paillage naturel présente beaucoup d’avantages par rapport au choix synthétique.

Il est plus accessible

Le paillage naturel est plus accessible à la fois en termes de coût et à la fois en termes d’accessibilité. Si vous vous le procurez en magasin, son prix est généralement moins élevé que celui des paillages synthétiques. Mais justement, l’intérêt provient aussi du fait qu’un paillage naturel peut être récupéré dans la plupart des jardins. Vous pouvez donc bénéficier d’un paillage naturel gratuit directement sur place.

Il enrichit le sol

Un paillage composé de matières végétales est donc naturellement amené à se décomposer. Se faisant, celui-ci va apporter de nouveaux nutriments dans le sol, ce qui est bénéfique si vous avez des plantations aux alentours, et même si vous n’en avez pas encore, car la terre sera plus riche pour vos prochaines cultures. Attention, cet avantage n’est valable que pour les paillages organiques. Si vous utilisez un paillage minéral, cela ne fonctionne pas, bien qu’il soit naturel.

Il ne pollue pas

Le souci principal avec le paillage synthétique, c’est sa composition. En effet, qui dit paillage synthétique dit généralement toile de paillage en plastique, plus précisément en polypropylène. Or, même si les rouleaux de paillage synthétique sont plus durables, le temps et les éléments finiront par les détériorer, et de minuscules particules de plastique se retrouveront dans le sol, puis inévitablement dans les cours d’eau. C’est très nocif pour la biodiversité, mais également pour nous êtres humains, car ces polluants atterriront un jour dans notre alimentation. Cette raison à elle seule justifie l’emploi de paillages naturels. 

Il évite même un trajet à la déchèterie

En réutilisant vos déchets de jardin tels que les branchages, il n’est plus nécessaire de les apporter à la déchèterie. En ce qui concerne les feuilles mortes et les restes de tonte, ils ne sont de toute façon plus acceptés dans la plupart d’entre elles. Le paillage constitue alors une manière utile de recycler ses déchets. En vous équipant d’un broyeur, seul ou à plusieurs, vous pourrez même utiliser des branches un peu plus conséquentes et vos tailles de haies. 

Les différents paillages naturels

Parmi tous les paillis naturels, vous trouverez des paillis organiques ou non, et même des toiles de paillage.

Le paillage minéral

Plutôt esthétique, ce type de paillage a l’avantage de ne pas polluer mais en revanche il ne fertilise pas le sol. Il sera par contre plus durable qu’un paillis organique dans la mesure où il ne va pas se décomposer. Cela signifie que vous n’aurez pas à pailler de nouveau quelques mois plus tard. On trouve dans cette catégorie les billes d’argile, le gravier, l’ardoise ou encore la pouzzolane. 

Le paillage organique

Le paillis composé de matières organiques est par nature biodégradable et donc va se décomposer, à une vitesse plus ou moins rapide selon la matière choisie, pour se transformer en nutriments qui vont alimenter les êtres vivants dans le sol. Ces êtres vivants vont à leur tour rejeter des matières qui vont nourrir d’autres organismes plus petits, et ainsi de suite jusqu’à ce que les éléments nutritifs soient devenus assez petits pour être assimilés par les plantes. Une multitude de possibilités existent pour pailler son sol avec de l’organique. On les divise en deux catégories : ceux qui sont riches en azote, et ceux qui sont riches en carbone. Il faut un mélange des deux pour le développement des végétaux, mais en proportions différentes suivant les espèces. 

Les tontes d’herbe

Quiconque possède un terrain et s’intéresse au sujet du paillage a forcément de l’herbe dans son jardin. Et à moins de faire partie de ceux qui laissent la nature reprendre ses droits, avoir de l’herbe signifie passer plus ou moins fréquemment la tondeuse. A chaque fois, c’est un ou plusieurs bacs pleins qui peuvent être récupérés pour servir de paillage, au potager, dans des pots, dans une serre tunnel… C’est une matière azotée, elle sera vite assimilée par le sol. 

Les feuilles mortes

Elles tombent en grande quantité pendant l’automne, alors pourquoi ne pas en profiter ? Si vous en avez beaucoup, vous pouvez même en faire des réserves, car c’est de la matière carbonée qui est moins facile à trouver que la matière azotée. 

La paille

Issue de la récolte des céréales, la paille se trouve assez facilement en demandant aux agriculteurs des environs. Matière carbonée, elle peut être utilisée en association avec la tonte de gazon. Elle est probablement le type de paillage naturel le plus employé. 

Le foin

Le foin est en fait de l’herbe sèche, souvent utilisé pour nourrir le bétail. Il contient davantage d’azote que la paille et se décompose par conséquent plus rapidement. 

Le bois raméal fragmenté

Aussi appelé BRF, il est obtenu en passant du bois au broyeur, généralement des branches de petite taille. Il est plus lourd que la paille ou le foin donc tient mieux sur le sol, et il dure beaucoup plus longtemps. C’est un bon choix aussi bien pour le jardin d’ornement que pour le potager. 

De nombreux autres matières sont susceptibles de servir de paillis organique, disponibles gratuitement ou non. 

Les toiles de paillage naturelles

Les toiles de paillage naturelles, c’est du paillage en rouleau. Le principe est le même que l’application d’une bâche plastique, à la différence que ces toiles-là ne contiennent pas de matières synthétiques. Elles peuvent être en jute, en fibre de coco, en chanvre ou encore en lin. Elles sont souvent assez coûteuses, et celles fabriquées à base de jute ou de coco, si elles ne polluent pas à l’emploi, ne sont pas très respectueuses de l’environnement car importées des pays d’Asie. Les toiles de paillage en chanvre sont, elles, souvent produites en France. Les toiles pour paillage naturel se décomposent très lentement. 

Protéger le sol, c’est bien. Le faire sans polluer l’environnement, c’est mieux ! Il existe de nombreuses solutions pour mettre en place un paillage naturel, il n’y a plus qu’à trouver la vôtre. 

Alexis Tonneau

Alexis, cinquième génération à la barre de Les Serres Tonneau depuis 2021, incarne l'innovation au sein d'une tradition familiale débutée en 1962. Formé en ingénierie, avec un parcours enrichi dans la cosmétique et la chimie de l'emballage, il a choisi de poursuivre l'œuvre de sa famille en embrassant les défis du jardinage moderne. Passionné par le lien entre l'homme et la nature, Alexis voit le jardinage comme un acte de pleine conscience, un moyen de ralentir et de se reconnecter à soi dans un monde rapide.

Sous sa direction, Les Serres Tonneau promeut une vision du jardinage durable, rejetant la surconsommation pour des serres simples, efficaces, et écologiques. Alexis défend la permaculture et l'agroécologie, envisageant un avenir où culture et jardinage riment avec respect de l'environnement.

À travers ses écrits, il partage sa conviction que des pratiques durables peuvent transformer notre relation à la terre, encourageant chaque jardinier à adopter une approche plus consciente et respectueuse. Alexis aspire à inspirer une nouvelle génération de jardiniers, guidés par les principes de durabilité et d'innovation, pour cultiver un avenir plus vert pour notre planète.