Vous rêvez d’un jardin fleuri sans entretien ? Eh bien, sachez que c’est possible. Nous ne parlons pas ici de l’usage de produits chimiques, qui est totalement proscrit, car en plus d’être néfaste, il va tuer vos plantes en même temps que les herbes indésirables. Alors, comment éviter les mauvaises herbes dans les parterres de fleurs sans y passer des heures ni s’abîmer le dos ? Voici quelques astuces intéressantes.
1 – Mettre en place un paillage
Le paillage, c’est l’action de couvrir le sol. C’est aussi simple que cela. Cette technique peut s’utiliser partout : au potager, au verger, sous une haie, dans un massif, dans une serre de jardin, des carrés de culture, des jardinières, autour d’un arbre… et en mettant en place un paillage organique, comme la paille, les feuilles mortes, le bois raméal fragmenté, le carton, l’herbe de tonte, les copeaux de bois, etc. ou un paillage minéral, comme le gravier, les billes d’argile, le sable, la pouzzolane… La mise en place d’une couche suffisamment épaisse de matière permet d’éliminer les mauvaises herbes. Comment cela fonctionne ? Toutes les plantes, celles que vous cultivez aussi bien que celles dont vous ne voulez pas, ont besoin de deux éléments essentiels : de l’eau, et de la lumière. En ce qui concerne l’eau, certaines peuvent survivre avec très peu d’humidité, mais en les privant de lumière, les végétaux finissent tôt ou tard par mourir, aussi vigoureux soient-ils. C’est le but du paillage : priver la plante de lumière afin qu’elle s’affaiblisse et meure, et empêcher les graines de mauvaises herbes présentes dans la terre de germer. Selon le type de paillage, il faudra en mettre une épaisseur plus ou moins importante, suffisamment pour que les rayons du soleil ne parviennent pas au sol. En plus de stopper la croissance des mauvaises herbes, le paillage va maintenir l’humidité au pied de vos plantes, vous permettant ainsi d’espacer l’arrosage. Et pour ne rien gâcher, le choix d’une matière organique en tant que paillis fertilisera le sol, évitant d’y répandre de l’engrais pas très naturel.
2 – Poser une toile de paillage
Une toile de paillage, c’est une autre forme de paillis. Elle va fonctionner de la même manière, simplement la présentation n’est pas la même et son installation sera différente. C’est une technique très efficace pour un massif de fleurs sans entretien. Là aussi une matière fera barrage à la lumière, sauf que les plates-bandes sont recouvertes par un voile, au lieu d’être recouvertes par de la matière brute en vrac. C’est une méthode qui est particulièrement employée en aménagement paysager, car elle permet un rendu propre et net. Mais elle peut tout aussi bien s’utiliser dans une serre jardinière ou un potager. En revanche elle doit être prévue en amont de vos activités de jardinage car la pose s’effectue sur le sol nu, et les plantes se placent ensuite en effectuant des incisions dans la toile. Il existe de nombreuses matières de toiles de protection mauvaises herbes qui se classent en deux catégories : la toile de paillage synthétique, et la toile de paillage naturelle. On trouve des toiles de jardin en plastique, recyclé ou polypropylène le plus souvent, en fibre végétale de jute, de chanvre ou encore de coco. Une toile mauvaises herbes synthétique sera plus efficace et plus durable, mais moins écologique et non fertilisante. A l’inverse, une toile biodégradable tiendra moins dans le temps, mais ne polluera pas et nourrira le sol. A vous de choisir.
3 – Semer des couvre-sol pour un parterre de fleurs sans mauvaises herbes
Semer des couvre-sol consiste à faire pousser au sol des plantes qui vont le recouvrir intégralement. On retrouve le même principe que dans le système du paillage, puisque le but est de créer un tapis dense de végétation qui va occulter la lumière. Pas de soleil qui traverse signifie pas de développement possible en dessous. De plus, s’il y a un grand nombre de plantes au sol, la concurrence sera rude et la croissance des mauvaises herbes et graines en deviendra très difficile. Ces plantes peuvent être placées à l’étage en dessous de vos fleurs principales, ou elles peuvent aussi constituer elles-mêmes votre massif. Par exemple, vous pouvez tapisser le sol de lierre ou de menthe au pied de vos rosiers, ou bien opter pour des campanules, des pervenches ou de la lavande qui seront elles-mêmes les stars de votre massif sans entretien ! Les plantes couvre-sol vont aussi préserver la fraîcheur de la terre grâce à l’ombre qu’elles produisent et aérer la terre grâce à leur système racinaire. Toujours dans un but d’économie de travail, on évite les plantes exigeantes et on préfère des plantes vivaces ou qui se ressèment d’année en année et ne nécessitent pas ou peu d’arrosage, comme les graminées, les plantes aromatiques, les géraniums vivaces, les sedums, les œillets deltoïde…
4 – Changer de point de vue sur les mauvaises herbes
Dernière solution assez différente des précédentes : reconsidérer l’expression « mauvaises herbes ». Car ces plantes montrées du doigt n’ont de mauvaises que le nom. Nous choisissons de placer sur nos plates-bandes des tulipes, des roses ou des iris, qui n’y pousseraient pas naturellement, alors qu’une grande variété de fleurs et de plantes s’y trouve déjà, alors nous les qualifions de mauvaises. Et pourtant ! Elles font preuve d’une force et d’une résilience remarquable, poussant sans avoir besoin de plus d’eau que celle que la nature leur offre, restant en sommeil pendant des mois voire des années avant de germer à nouveau, bref, faisant leur vie sans aucune intervention de notre part. Pourquoi laisser prospérer les coquelicots mais pas le plantain ? Pourquoi accepter les violettes mais pas les pâquerettes ? D’autant plus que chacune de ces « mauvaises herbes » possède des propriétés qui peuvent être très intéressantes pour nous, d’un point de vue jardinage comme d’un point de vue soin, certaines d’entre elles étant même comestibles. Finalement, obtenir un parterre de fleurs sans mauvaises herbes est très facile si on considère qu’il n’existe pas de mauvaises herbes ! L’idée n’est pas nécessairement de laisser tout pousser à plus d’un mètre de haut, mais de réfléchir à deux fois avant de vouloir à tout prix en éliminer la totalité. On peut en laisser certaines, les contenir sans les éliminer totalement, en somme, faire confiance à la nature et se prendre moins la tête, même si cela ne correspond pas au standard du jardin parfait que l’on voit dans les magazines…
Obtenir un parterre de fleurs sans mauvaises herbes est possible sans gaspiller votre énergie. Avec un peu de travail au départ, vous vous épargnerez de nombreuses heures de désherbage. Vous pourrez couvrir le sol de diverses manières, du paillage brut au rouleau de toile en passant par des plantes qui le tapissent, ou repenser totalement votre vision du jardin et laisser une place à la spontanéité de la nature !
Alexis Tonneau
Alexis, cinquième génération à la barre de Les Serres Tonneau depuis 2021, incarne l'innovation au sein d'une tradition familiale débutée en 1962. Formé en ingénierie, avec un parcours enrichi dans la cosmétique et la chimie de l'emballage, il a choisi de poursuivre l'œuvre de sa famille en embrassant les défis du jardinage moderne. Passionné par le lien entre l'homme et la nature, Alexis voit le jardinage comme un acte de pleine conscience, un moyen de ralentir et de se reconnecter à soi dans un monde rapide.
Sous sa direction, Les Serres Tonneau promeut une vision du jardinage durable, rejetant la surconsommation pour des serres simples, efficaces, et écologiques. Alexis défend la permaculture et l'agroécologie, envisageant un avenir où culture et jardinage riment avec respect de l'environnement.
À travers ses écrits, il partage sa conviction que des pratiques durables peuvent transformer notre relation à la terre, encourageant chaque jardinier à adopter une approche plus consciente et respectueuse. Alexis aspire à inspirer une nouvelle génération de jardiniers, guidés par les principes de durabilité et d'innovation, pour cultiver un avenir plus vert pour notre planète.